Le rapport sur la stratégie militaire en Afghanistan mené par le commandant des forces américaines et alliées dans le pays, ne comportera pas de requête formelle concernant l'envoi de troupes supplémentaires, a indiqué mercredi le Pentagone.

Cette annonce survient alors que les spéculations sur un appel aux renforts américains émanant du général Stanley McChrystal vont bon train.

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, avait initialement demandé au nouveau commandant des forces américaines et alliées de soumettre une évaluation de l'effort de guerre en Afghanistan dans les 60 jours après sa prise de fonctions en juin.

Mais après une rencontre secrète au cours du week-end en Belgique, M. Gates lui a donné jusqu'à début septembre et non mi-août pour achever son rapport, a indiqué le porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell, qui a précisé que le nouveau secrétaire général de l'Otan, le Danois Anders Fogh Rasmussen, avait été prévenu de ce report.

«Le rapport se concentrera sur la situation sur le terrain et les moyens d'aller de l'avant mais ne fera pas de requêtes spécifiques pour des ressources ni de recommandations», a dit M. Morrell.

Toute demande de troupes supplémentaires serait transmise séparément via les canaux habituels de la «chaîne de commandement», a-t-il dit.

Le Pentagone avait indiqué auparavant que le rapport porterait sur les ressources et les besoins en hommes dans le cadre de l'effort de guerre.

Le général McChrystal est sous pression pour obtenir des résultats en Afghanistan, où les forces internationales américaines et de l'Otan subissent des pertes croissantes face à l'insurrection islamiste.

Quelque 90 000 soldats étrangers, 64 500 sous le commandement de l'Otan et le reste sous celui de la coalition américaine, sont déployés en Afghanistan pour lutter contre les rebelles et soutenir le gouvernement.

Soixante-quinze d'entre eux ont péri en juillet, mois le plus meurtrier pour les troupes étrangères depuis 2001, selon le site indépendant www.icasualties.org.

Le porte-parole du Pentagone a rappelé que le secrétaire à la Défense craignait d'imposer une présence militaire américaine trop importante en Afghanistan, «de peur que nous soyons vus non comme des libérateurs ou des alliés, mais comme des occupants».

Pour autant, M. Gates ne veut pas limiter «arbitrairement» le nombre de troupes en Afghanistan, a-t-il poursuivi. «C'est une voie étroite», a-t-il reconnu.