La pression s'est encore accentuée sur le gouvernement israélien vendredi, avec les appels à un gel total de la colonisation dans les territoires palestiniens, lancés par les pays du G8 et par le Quartette sur la paix au Proche-Orient.

Alors que la question des colonies cristallise une forte tension entre Israël et la nouvelle administration américaine de Barack Obama, le Quartette (USA, UE, Russie et ONU) réuni à Trieste (Italie), en marge d'une rencontre du du G8, a souligné la nécessité de mettre un terme à la colonisation dans les territoires palestiniens, y compris pour des raisons de «croissance naturelle».

Le Quartette «appelle les autorités israéliennes à arrêter la colonisation, y compris celle (issue) d'une croissance naturelle (...) et à ouvrir les frontières. Cela marquerait le début de la mise en oeuvre de nos propositions», a déclaré le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Les ministres des Affaires étrangères du G8 (Italie, Grande-Bretagne, Allemagne, France, Etats-Unis, Canada, Japon et Russie) ont également plaidé pour le gel de la colonisation, afin de créer «un climat de confiance favorable aux négociations de paix».

Ces appels de la communauté internationale interviennent alors qu'Israël semble de plus en plus isolé sur cette question après la première tournée européenne de son nouveau Premier ministre Benjamin Netanyahu (droite) qui est venu mardi à Rome avant de rejoindre Paris.

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, pourtant un proche allié d'Israël, a «attiré l'attention du Premier ministre sur la nécessité de donner des signaux forts sur l'arrêt de la colonisation».

Le président français Nicolas Sarkozy a de son côté appelé à un «gel total» de la construction en Cisjordanie.

De son côté, le dirigeant israélien de droite a réitéré la position de son gouvernement: pas de de construction de nouvelles colonies, pas de saisies de terres, mais «les Israéliens qui vivent dans les colonies ont besoin de vivre décemment», a-t-il précisé.

L'Etat hébreu veut poursuivre la construction dans les implantations existantes au motif de «croissance naturelle», compte tenu de leur démographie.

Une nuance que n'accepte pas Washington qui réclame un gel total, comme l'a demandé haut et fort le président Barack Obama lors de son discours du 4 juin au Caire.

Depuis l'occupation de la Cisjordanie en juin 1967, près d'un demi-million d'Israéliens s'y sont installés, dont près de 200 000 à Jérusalem-est annexée.

Le G8 et le Quartette ont en outre réaffirmé le principe de «deux Etats pour deux peuples (...) ainsi que leur soutien à l'organisation d'une conférence internationale sur le Proche-Orient à Moscou en 2009 afin de relancer le processus de paix.

Les négociations israélo-palestiniennes n'ont toujours pas repris depuis la victoire de la droite en février dernier.