Sept civils ont été tués lundi à Téhéran, en marge de la manifestation pro-Moussavi, après s'en être pris à une unité militaire, a dit mardi matin la radio officielle d'information Radio Payam.

«Plusieurs voyous voulaient attaquer un poste militaire et vandaliser les équipements publics près de la place Azadi. Malheureusement sept personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées», a dit la radio.

Un photographe iranien avait vu au moins un mort, lundi soir, après que des manifestants s'en sont pris à une base de la milice islamique du bassidj, et que ses occupants ont ouvert le feu sur eux à l'arme automatique.

Une source avait dit ensuite à l'AFP que, selon un des services d'urgence de la capitale, il y avait au moins huit morts.

Contacté par l'AFP le service de médecine médico-légale, qui dépend du ministère de la Justice, avait démenti et affirmé n'avoir enregistré aucun décès.

La manifestation monstre en soutien à Mir Hossein Moussavi, le candidat modéré à la présidentielle iranienne qui conteste la régularité de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, s'était déroulée dans un calme absolu toute l'après-midi, sur l'avenue Azadi.

L'incident mortel qui l'a suivie s'est produit avant que la nuit ne tombe, dans une rue adjacente.

Le photographe iranien, qui avait refusé de donner son nom, avait vu le corps d'un homme tué d'une balle dans la tête, devant une base de la milice islamique du bassidj, laquelle était en feu.

Les images du photographe, que l'AFP a vues, montraient un groupe de manifestants s'en prenant à une base du bassidj.

Sur le toit d'un de ces bâtiment, se tenaient au moins trois hommes en chemise blanche, portant des casques, et pointant pour l'un d'eux un fusil d'assaut Kalachnikov en direction des manifestants.

Les tirs qui ont tué l'homme et en ont blessé d'autres venaient du toit, selon ce photographe.

De son côté, un correspondant de l'AFP présent dans la manifestation avait entendu plusieurs coups de feu.

Le correspondant de l'AFP a rapporté lundi soir que des affrontements avaient éclaté entre des policiers et des manifestants, aux abords de la place Azadi, dans le centre-ville, à la fin du parcours de la manifestation, et que des dizaines de personnes fuyaient les lieux.

Des manifestants ont mis le feu à des pneus et des poubelles et plusieurs motos ont été incendiées.

De la fumée était visible dans la zone, alors que les manifestants se dispersaient en courant.

Les forces de l'ordre ont également lancé du gaz lacrymogène pour disperser le rassemblement.