Cinq Américains ont été interrogés par un juge irakien, une première depuis l'invasion de l'Irak en mars 2003, dans l'affaire du meurtre à Bagdad d'un autre citoyen américain, a-t-on appris mardi auprès du parquet irakien et de l'ambassade des Etats-Unis.

«Je peux confirmer que pour la première fois un juge irakien a interrogé quatre Américains et un cinquième suspect dont je ne peux pas confirmer la nationalité, pour le meurtre d'un autre citoyen américain», a indiqué le juge Abdel Sattar Birakdar, porte-parole du parquet.

Interrogée, l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad a elle assuré que les cinq personnes étaient toutes des ressortissants américains.

 «Nous avons rendu visite aux cinq Américains en détention», a précisé le porte-parole de l'ambassade, en réponse à une question sur ce chiffre exact.

De son côté, le porte-parole du parquet a souligné que l'interrogatoire, qui «a commencé il y a deux jours», «se poursuivait». «Nous sommes au stade de l'enquête et les suspects (...) bénéficient de tous les droits et garanties accordés par la loi», a-t-il dit.

«Si le juge les inculpe, ils seront transférés à la Cour criminelle centrale d'Irak, où ils seront jugés», a-t-il encore signalé.

Durant le week-end, l'ambassade américaine avait assuré que les cinq Américains interpellés n'étaient ni diplomates ni militaires, mais de «simples citoyens», sans préciser s'il s'agissait de «PSD» (private security detail, salariés des sociétés privées de sécurité).

Dimanche, le porte-parole du gouvernement irakien Ali al-Dabbagh avait affirmé à l'AFP que «cinq agents de sécurité américains avaient été arrêtés vendredi lors d'une opération conjointe américano-irakienne dans la ''zone verte'' (secteur ultra-protégé de Bagdad, ndlr), dans le cadre de l'enquête sur la mort d'un autre Américain».

Originaire de Houston (Texas), James Kitterman, 60 ans, qui possédait une société de construction opérant en Irak, avait été retrouvé le 22 mai dans la «zone verte», ligoté, les yeux bandés et poignardé dans sa voiture.

Depuis le 1er janvier 2009, les «PSD» peuvent être poursuivis par la justice irakienne.

Si ces cinq hommes étaient inculpés, ils seraient les premiers Américains à être jugés par la justice irakienne, conformément à l'accord de sécurité signé fin novembre entre Bagdad et Washington et qui prévoit le retrait total du contingent américain d'ici fin 2011.