Quatre vingt-quinze des 140 civils tués les 4 et 5 mai par des bombardements américains dans l'ouest de l'Afghanistan avaient moins de 18 ans, a annoncé mercredi un responsable local citant une enquête officielle du gouvernement afghan.

La commission d'enquête ordonnée par le président afghan Hamid Karzai avait annoncé lundi que 140 civils avaient été tués par ces raids, menés les 4 et 5 mai dans la province de Farah, sans préciser le nombre d'enfants et d'adolescents.

«Quatre vingt quinze enfants âgés de moins de 18 ans ont été tués», a déclaré à l'AFP le porte-parole de la province, Farid Ahmad Ayobi, en précisant que 65 des 140 morts étaient des femmes. Ces bombardements ont également fait 25 blessés et détruit 15 maisons, selon la commission, a-t-il ajouté.

Le gouvernement afghan a versé des compensation aux familles des morts et des blessés, a-t-il précisé.

D'autres responsables locaux ont affirmé que plus de 90 civils tués étaient mineurs dans ces bombardements qui visaient des insurgés talibans.

Les membres de la commission d'enquête n'ont pu être joints mercredi pour confirmer ces informations.

Le bilan de 140 civils tués en fait le bombardement connu à ce jour le plus meurtrier pour les civils depuis le début de l'intervention militaire internationale en Afghanistan menée par les Etats-Unis à la fin 2001 pour renverser le régime des talibans, après les attentats du 11 septembre.

La commission d'enquête nommée par M. Karzai, dirigée par le chef de l'état-major de l'armée afghane, le général Bismullah Khan, a annoncé lundi avoir achevé son travail, en établissant «que 140 civils ont été tués, 25 civils blessés et 12 maisons détruites» dans ces raids.

Elle doit remettre son rapport au président Karzai qui annoncera officiellement les résultats de l'enquête, avait alors précisé la police.

Dans les jours qui ont suivi ces raids sur le district de Bala Buluk, M. Karzai a estimé qu'entre 125 et 130 civils avaient été tués. D'autres responsables afghans évoquaient jusqu'à 167 morts civils.

L'armée américaine a reconnu qu'«un certain nombre de civils» avaient été tués, sans donner de chiffres ni admettre une part de responsabilité.