Soixante-et-une écolières ont été intoxiquées lundi en Afghanistan après avoir apparemment inhalé un gaz dont on ignore la provenance, moins de deux semaines après un incident similaire dans la même ville et encore non-élucidé, selon des responsables locaux.

Les 61 filles, ainsi qu'une enseignante, ont été hospitalisées pour des maux de tête, vomissements et étourdissements dans ce bourg, Charikar, à environ 50 km au nord de Kaboul, a déclaré à l'AFP le chef de l'hôpital principal, Abdul Jalil Farhangi.

Certaines sont sorties peu de temps après.

«J'ai senti une odeur plutôt agréable, comme un parfum», a témoigné une jeune fille de 16 ans Khatera, sur son lit d'hôpital.

«Je suis sortie de la classe et je me suis évanouie», se souvient-elle.

Les élèves n'ont ni mangé ni bu ensemble et les chances qu'elles aient inhalé un produit toxique «sont assez élevées», a expliqué M. Farhangi, estimant toutefois qu'on ne pouvait pas encore déterminer s'il s'agit d'une intoxication accidentelle ou si elles ont été victimes d'une tentative d'empoisonnement au gaz.

Les talibans, qui mènent une insurrection sanglante en Afghanistan, sont opposés à la scolarisation des filles et menacent régulièrement les écoles qui en accueillent.

Un incident similaire fin avril est survenu dans une école située à deux km dans la même ville. Quarante écolières avaient été brièvement intoxiquées et les résultats des tests sur des échantillons de sang prélevées sur elles n'ont toujours pas été livrés, a assuré à l'AFP le directeur du département de la Santé de la province, Mohammad Qasim Sayedi.

Il n'y a aucune usine chimique à proximité de ces écoles et la probabilité d'une intoxication due à un produit naturel est faible, selon les autorités.

Interrogé sur la possibilité d'une attaque au gaz, le chef de la police locale, Khalilullah Ziayee, a refusé de se prononcer avant le résultat de test sur les écolières intoxiquées lundi.