Le gouvernement afghan a réaffirmé jeudi qu'il n'accepterait de discuter qu'avec les talibans qui déposeraient les armes, après de récentes déclarations des Etats-Unis qui se sont dits partisans de tendre la main aux talibans modérés pour pacifier le pays.

Interrogé à ce sujet par la presse, le ministre afghan des Affaires étrangères, Rangeen Dadfar Spanta, a affirmé qu'il existait un malentendu dans les pays occidentaux et que les talibans, au pouvoir à Kaboul entre 1996 et 2001, ne constituaient pas un mouvement homogène défendant une cause politique.

Parmi ces insurgés se trouve «un mélange de mafia de l'opium, de mafia du rapt, de terroristes internationaux avec Al-Qaïda et ses factions, de talibans afghans, pakistanais et autres», a affirmé le ministre.

«C'est le devoir historique d'un gouvernement responsable» que d'aider ceux qui acceptent de retourner à une vie pacifique, a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis ont récemment fait savoir qu'ils étaient favorables à l'idée d'un dialogue avec les talibans modérés, avancée depuis longtemps déjà par le président afghan Hamid Karzaï.

«Cela vaut le coup d'être essayé», avait déclaré mardi le vice-président Joe Biden, à propos de la suggestion faite par le président Barack Obama de parler avec les moins extrémistes des talibans, comme cela s'est fait en Irak avec les opposants sunnites les moins radicaux.

M. Spanta a réaffirmé que son gouvernement ne discuterait qu'avec les talibans qui accepteraient de déposer les armes et de reconnaître la Constitution du pays, excluant les combattants affiliés au réseau Al-Qaïda et les citoyens non-afghans.