Près d'un million de pèlerins chiites ont prié vendredi à Samarra, au nord de Bagdad, dans une démonstration de force des partisans du chef radical chiite Moqtada Sadr.

Des centaines de milliers de pèlerins, venus en voiture ou en train de tout l'Irak, ont afflué toute la journée vers le mausolée de Hassan al-Askari pour commémorer la mort du 11e imam de l'islam chiite.

Les pèlerins se dirigeaient vers le mausolée en brandissant des portraits du guide spirituel de la communauté chiite d'Irak, le Grand ayatollah Ali Sistani, et de Moqtada Sadr.

Lieu saint pour les chiites, ce mausolée est aussi un symbole des violences entre chiites et sunnites qui ont fait des dizaines de milliers de morts depuis 2006.

Le 22 février 2006, une explosion, imputée à Al-Qaïda, avait partiellement détruit le dôme doré et les deux minarets, déclenchant de sanglantes violences confessionnelles.

«Environ 800 000 pèlerins sont arrivés en ville, la situation sur le plan de la sécurité est bonne et il n'y a pas de problèmes», a indiqué à l'AFP le gouverneur de la province de Salaheddine, Hamad Homoud al-Chagti.

Selon la chaîne publique Iraqiya, un million de pèlerins chiites ont répondu à l'appel de Moqtada Sadr.

Des mesures exceptionnelles de sécurité ont été mises en place pour l'occasion.

«Les forces de sécurité ont été déployées le long des routes et les chefs de tribus de Balad, Djeil et Samara sont également mobilisés. Des tentes ont été montées et de la nourriture est distribuée» aux pèlerins, a souligné le gouverneur.

Un couvre-feu a été imposé pour les voitures afin d'éviter des attentats à la voiture piégée. L'armée américaine surveillait également la ville grâce à des hélicoptères survolant Samarra.

Bête noire des Américains mais en perte de vitesse, Moqtada Sadr avait appelé les chiites à se rendre à Samarra, une ville majoritairement sunnite, après des mois difficiles pour sa milice, l'Armée du Mahdi, défaite à Bassorah et à Bagdad en 2008.

Avec ce rassemblement, Moqtada Sadr réalise une démonstration de force.

Il cherche aussi, fidèle à sa stratégie depuis un an, à jouer l'unité irakienne au-delà des divisions confessionnelles.