La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton est arrivée dimanche à Charm el-Cheikh (Egypte), première étape d'une tournée qui l'immergera dans les arcanes du processus de paix israélo-arabe.

Dès son arrivée, à la veille d'une conférence internationale sur la reconstruction de Gaza, la chef de la diplomatie américaine a rencontré son émissaire pour le Proche-Orient, George Mitchell, qui vient d'effectuer une deuxième tournée dans la région.

«Je vais travailler avec l'émissaire spécial pour tenter de progresser vers un accord négocié pour mettre fin au conflit entre Israël et les Palestiniens, pour créer un Etat indépendant et viable à la fois en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et pour accorder à Israël la paix et la sécurité qu'il recherche depuis longtemps et que son peuple mérite», a-t-elle déclaré avant son départ, dans une interview à Voice of America.

L'Autorité palestinienne a prévu de solliciter 2,8 milliards de dollars pour aider l'économie palestinienne et reconstruire le territoire contrôlé par le mouvement islamiste Hamas, ravagé par l'offensive israélienne (27 décembre-18 janvier).

Mme Clinton annoncera une contribution de 900 millions de dollars, dont 300 millions d'aide directe à Gaza, a indiqué dimanche le département d'Etat américain.

En marge de la conférence, elle devrait rencontrer de nombreux responsables européens et arabes, notamment les président égyptien Hosni Moubarak et français Nicolas Sarkozy. Elle participera aussi à une réunion informelle du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union Européenne, Russie, ONU).

Avec M. Moubarak, Mme Clinton devrait notamment discuter des négociations de réconciliation interpalestiniennes que l'Egypte parraine pour tenter de mettre sur pied un gouvernement «d'entente nationale» comprenant le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas, allié des Occidentaux, et le mouvement islamiste Hamas, qu'Etats-Unis et Européens considèrent comme terroriste.

L'administration américaine apparait ouverte à l'éventualité d'un gouvernement d'union mais continue à exiger officiellement que le Hamas respecte les principes fixés par le Quartette.

«Je pense que c'est important s'il y a une certaine réconciliation et une évolution vers une Autorité (palestinienne) plus unie», a déclaré Mme Clinton à VOA.

«Il est très clair que le Hamas connait les conditions qui lui ont été fixées par le Quartette, a-t-elle ajouté. Il doit renoncer à la violence, reconnaître Israël et respecter les accords passés».

Mais sous le couvert de l'anonymat, un haut responsable du département d'Etat est apparu un peu plus flexible, ce que souhaitent les Arabes et les Européens.

«La Ligue arabe elle-même a dit que la réconciliation palestinienne devrait intervenir dans le cadre des accords passés par l'OLP», a indiqué ce haut responsable, en référence à l'Organisation de libération de la Palestine, le mouvement de Yasser Arafat qui comprend le Fatah mais pas le Hamas.

«C'est très similaire à ce qu'a dit le Quartette», a-t-il ajouté.

En acceptant les accords passés par l'OLP, le Hamas reconnaîtrait implicitement Israël sans le déclarer formellement.

Mme Clinton, qui a des liens anciens et étroits avec de nombreux groupes juifs, devrait se voir demander de faire pression sur le gouvernement israélien pour qu'il assouplisse les réglementations au points de passage vers la bande de Gaza, l'aide internationale ayant actuellement beaucoup de mal à parvenir à la population civile de Gaza.

Après l'Egypte, elle se rendra mardi et mercredi à Jérusalem et Ramallah, en Cisjordanie.