Israël a promis mardi de riposter dans la bande de Gaza après la chute d'une roquette tirée par des combattants palestiniens à d'Ashkelon, grande ville du sud du pays.

«Toute provocation, même la plus petite, entraînera une riposte des plus sévères jusqu'à ce que ces tirs cessent totalament», a déclaré à des journalistes le Premier ministre israélien Ehud Olmert.

«Que l'on ne s'y méprenne pas, il y aura une riposte à ces tirs», a pour sa part affirmé le ministre de la Défense Ehud Barak à la presse lors d'une visite dans le nord d'Israël.

«Nous avons asséné un coup dur au Hamas (...) et s'il ressort qu'il faut en asséner un autre, encore plus fort, ce coup viendra au moment opportun», a-t-il ajouté à propos du mouvement islamiste palestinien qui contrôle Gaza.

La roquette, de type Grad, a provoqué des dégâts mais n'a pas fait de victime à Ashkelon, qui se trouve à environ 13 km de la bande de Gaza, selon un porte-parole militaire israélien.

Il s'agit du tir de roquette le plus profond à l'intérieur du territoire israélien depuis l'entrée en vigueur le 18 janvier d'un cessez-le-feu ayant mis fin à l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza, au cours de laquelle plus de 1.330 Palestiniens ont été tués.

MM. Olmert et Barak ainsi que la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni se sont réunis dans la matinée, a annoncé à la radio la chef de la diplomatie.

Selon la radio publique, ils ont discuté d'une possible réplique à ce dernier tir, et évoqué les discussions indirectes ayant eu lieu au Caire, via l'Egypte, avec le Hamas au sujet d'une trêve.

«Il faut frapper durement le Hamas. Sinon, l'équilibre de la dissuasion que nous avons créé lors de l'opération (dans la bande de Gaza entre le 27 décembre et 18 janvier) sera remis en cause», a déclaré Mme Livni.

Pour sa part, M. Barak a convoqué d'urgence dans la matinée services de sécurité et responsables de l'armée, selon la radio militaire.

Dans des messages téléphoniques à des habitants de la bande de Gaza, l'armée israélienne a exhorté ceux qui résident dans le secteur de Rafah, à la frontière avec l'Egypte, à s'éloigner, ce qui laisse augurer de nouveaux raids aériens contre des tunnels de contrebande.

Certains de ces souterrains sont, selon Israël, utilisés par le Hamas pour s'approvisionner en armes.

M. Olmert avait prévenu dimanche qu'Israël allait réagir de «façon disproportionnée» à la poursuite des tirs de roquettes palestiniennes.

Un haut responsable du ministère de la Défense, Amos Gilad, a pour sa part affirmé à la radio militaire que les combattants du Hamas n'étaient pas à l'origine des tirs de ces derniers jours.

«Ce n'est pas le Hamas, mais cela ne change rien car le Hamas prétend gouverner la bande de Gaza, il doit donc en assumer la responsabilité», a-t-il ajouté, estimant que les tirs sont le fait de «groupes extrémistes manipulés par l'Iran».

«Peu importe ce qui sortira des contacts actuels entre le Hamas et l'Egypte, Israël conservera son droit de riposte militaire en cas d'attaques», a ajouté M. Gilad, qui s'est rendu à plusieurs reprises au Caire pour négocier la trêve.

«Ils (le Hamas) peuvent proclamer une trêve d'un an, un an et demi, deux ans, peu importe, si nous sommes attaqués nous exercerons notre droit de réagir militairement et nous ne nous contenterons pas de fermer les points de passage» entre Israël et Gaza, a-t-il poursuivi.

Le Hamas s'est dit favorable à une trêve «d'un an» avec Israël dans la bande de Gaza à condition que soient rouverts les points de passage avec ce territoire.