Une délégation du Hamas a discuté mardi au Caire avec des responsables égyptiens des modalités d'une trêve formelle à Gaza, un responsable du mouvement islamiste réitérant les exigences d'une trêve limitée et de l'ouverture des points de passage du territoire palestinien.

L'Égypte est l'intermédiaire des négociations entre Israël et le mouvement islamiste palestinien qui contrôle la bande de Gaza, où un cessez-le-feu entré en vigueur le 18 janvier est de plus en plus menacé.

Des représentants du Hamas, venus de Gaza et de Syrie, se sont entretenus au Caire avec le chef des renseignements égyptiens Omar Souleimane, l'homme-clé des négociations indirectes entre Israël et le Hamas, a indiqué un responsable du Hamas.

Ces entretiens sont intervenus après l'explosion d'une roquette tirée de Gaza sur Ashkelon (sud d'Israël). Israël a promis de riposter dans la bande de Gaza déjà dévastée par une offensive israélienne dont l'un des objectifs était l'arrêt de ces tirs.

L'offensive a fait du 27 au 18 janvier plus de 1330 morts Palestiniens, selon les services de santé de Gaza.

Selon un responsable du Hamas basée à Damas, Mohammad Nazzal, la délégation a indiqué au général Souleimane que le mouvement n'accepterait pas une trêve illimitée avec Israël et a de nouveau exigé l'ouverture de tous les points de passage de la bande de Gaza en échange d'une trêve.

La délégation a souligné qu'elle accepterait «une trêve d'une durée limitée et non illimitée», a dit M. Nazzal à la chaîne qatarie Al-Jazira, ajoutant que le mouvement ne donnerait pas des garanties sur l'arrêt de la contrebande d'armes à Gaza, une exigence d'Israël.

Il a répété que le Hamas recherchait une trêve d'un an.

Aucun membre de la délégation du Hamas au Caire n'était joignable pour un commentaire.

Selon l'agence officielle égyptienne MENA, la délégation du Hamas, conduite par Emad al-Alami, membre du bureau politique du mouvement en exil à Damas, devait transmettre sa réponse aux propositions égyptiennes d'une trêve entrant en vigueur le 5 février et d'une réunion de réconciliation palestinienne le 22.

L'État hébreu exige la fin des tirs de roquettes et de la contrebande d'armes vers la bande de Gaza, soumise à un blocus israélien depuis la prise de contrôle du territoire par le Hamas en juin 2007. Il a aussi conditionné l'ouverture des points de passage à la libération du soldat israélien Gilad Shalit capturé par des combattants palestiniens en 2006.

Aux termes d'un accord de 2005, l'ouverture du terminal de Rafah, à la frontière avec l'Égypte, nécessite la présence de représentants de l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, dont les forces ont été chassées de Gaza en juin 2007.

M. Abbas a critiqué le Hamas dimanche, exigeant que le mouvement islamiste reconnaisse l'OLP avant la tenue de toute réunion de réconciliation.

L'OLP, dirigée par M. Abbas, également chef du Fatah, regroupe les principaux mouvements nationalistes palestiniens et chapeaute l'Autorité palestinienne. Le Hamas n'en fait pas partie.