L'ONU va lancer auprès de la communauté internationale un appel de fonds de 613 millions de dollars pour venir en aide aux habitants de la bande de Gaza affectés par l'offensive israélienne, a annoncé jeudi à Davos le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon.

Les fonds, portant sur 9 mois, sont essentiellement destinés à couvrir les besoins alimentaires (153 millions de dollars) de 1,4 million de Palestiniens, l'aide d'urgence (27 millions) ainsi que des tentes (128 millions).

Selon l'ONU, les trois semaines d'offensive israélienne sur la bande de Gaza entre le 27 décembre et le 18 janvier ont fait 1.300 morts et 5.300 blessés dont 1.855 enfants et 795 femmes. Par ailleurs quelque 21.000 maisons ont été détruites ou gravement endommagées, soit 13% des habitations de ce territoire surpeuplé.

«Les besoins de la population de Gaza sont massifs et multiples», a expliqué M. Ban lors d'une conférence de presse en marge du Forum économique mondial (WEF) de Davos (Suisse).

L'aide des Nations Unies «permettra de surmonter au moins dans une certaine mesure ces difficultés», a insisté le secrétaire général qui s'était rendu à Gaza peu après la conclusion du cessez-le-feu entre le Hamas et les Israéliens.

Le responsable des affaires humanitaires à l'ONU, John Holmes, a pour sa part souligné la nécessité de rouvrir tous les points de passage entre la bande de Gaza et l'Egypte et Israël pour que cette assistance puisse être apportée le plus rapidement possible à la population.

«Nous demandons que tous les points de passages soient pleinement ouverts. Autrement nous ne serons pas en mesure de réaliser ce que nous voulons faire», a prévenu M. Holmes.

Commentant la reprise des tirs de roquettes de Gaza sur Israël et la riposte israélienne qui a bombardé la zone des tunnels entre Gaza et l'Egypte dans la nuit, M. Ban a estimé que cela montrait «que ce cessez-le-feu (était) très fragile».

«Il faut le rendre durable», a-t-il insisté.

Les responsables onusiens ont par ailleurs appelé les parties à respecter la neutralité de l'action humanitaire sur le terrain. «La politique ne devrait pas avoir sa place dans l'acheminement de l'aide humanitaire», a martelé le secrétaire général de l'ONU.

M. Holmes a quant à lui assuré que les agences de l'ONU sur place se bornaient à travailler «à un niveau technique» avec le Hamas pour la distribution de l'aide.

Il a ajouté que l'ONU n'avait pas à ce stade «d'indice sérieux» sur un possible détournement d'une partie de l'aide par le Hamas mais qu'elle suivait «attentivement» la question.

Israël a accusé les agences humanitaires d'être infiltrées par l'organisation islamiste radicale palestinienne.