Le premier ministre irakien Nouri al-Maliki a déclaré lundi être «déterminé» à achever la remise en état des forces armées irakiennes pour «accélérer le retrait» des troupes américaines du pays.

L'accord signé fin novembre entre les Etats-Unis et l'Irak après des mois de tergiversations prévoit un retrait des troupes américaines déployées depuis 2003 dans le pays d'ici la fin 2011.

«Nous sommes déterminés (...) à achever la remise en état de nos forces armées afin de reprendre la responsabilité de la sécurité, ce qui (...) accélérera encore le retrait» des forces américaines du pays, a déclaré M. Maliki, lors d'un discours prononcé à Hilla (120 km au sud de Bagdad), dans le cadre de la campagne pour les élections provinciales.

Les déclarations du chef du gouvernement ont été diffusées par son service de presse.

Vendredi, le chef de la diplomatie irakienne, Hoshyar Zebari, avait indiqué avoir obtenu l'assurance que le président américain Barack Obama ne prendrait pas de décision «drastique» de retrait anticipé d'Irak des troupes américaines.

«Toute décision se prendra à travers des consultations avec le commandement militaire sur place et le gouvernement irakien», et les élections prévues en Irak en 2009 sont un enjeu «trop élevé» pour que des décisions brusques soient prises, avait expliqué M. Zebari.

Pendant sa campagne électorale, le candidat Barack Obama avait promis un retrait des troupes américaines dans les 16 mois suivant son investiture, tout en affirmant qu'il tiendrait compte du point de vue du commandement militaire sur place.

Au lendemain de son investiture le 20 janvier, il avait demandé à ses responsables militaires «de pousser plus avant la planification nécessaire pour mener à bien un retrait militaire d'Irak de manière responsable».

Le secrétaire à la Défense Robert Gates, resté à son poste après le départ du président George W. Bush, s'était montré très prudent jeudi sur un retrait en seize mois, soulignant qu'il s'agissait d'un scénario parmi «une variété d'options» actuellement à l'étude.

De son côté, le ministère irakien de la Défense avait indiqué à l'AFP qu'il était «prêt» à un retrait anticipé des Américains.

Le général Mohammed al-Askari, porte-parole du ministère de la Défense, avait estimé que les forces irakiennes de sécurité travaillaient déjà de facto «sans l'aide des forces américaines depuis 2008, à part pour le soutien aérien et le renseignement militaire».

Les 560.000 policiers et 260.000 soldats irakiens ont pris le contrôle des opérations de sécurité le 1er janvier 2009 après l'expiration du mandat de l'ONU sur la présence de la Force multinationale en Irak composée à 95% de soldats américains.