Des étudiants iraniens ont manifesté contre la politique du gouvernement dimanche à l'Université de Téhéran, malgré une forte présence policière, ont indiqué des sources étudiantes à l'AFP.

La manifestation était organisée par le Bureau de consolidation de l'unité (BCU), principale association étudiante proche des réformateurs, à l'occasion de la journée nationale des étudiants. «Des milliers d'étudiants de différentes universités sont venus», a dit Mehdi Arabshahi, un membre du BCU joint par téléphone. «Il y avait un contrôle strict (de l'accès par la police, ndlr), ils ne laissaient entrer personne, mais les étudiants ont cassé les grilles et sont entrés», a-t-il ajouté.

«De nombreuses critiques étaient dirigées contre (le président Mahmoud) Ahmadinejad à cause de l'oppression dans les universités et du mauvais état de l'économie», a poursuivi M. Arabshahi, en disant aussi que les étudiants «ont demandé la liberté de l'enseignement et le respect des droits de l'Homme».

La manifestation a commencé selon lui vers 12H00 locale et s'est terminée deux heures plus tard.

L'agence de presse Fars, qui est proche des conservateurs, a décrit les manifestants comme étant des «anarchistes» criant des «slogans extrémistes».

Elle a fait état de seulement 150 manifestants, qui ont selon elle cassé les vitres des postes de sécurité de l'université et lancé des pierres aux gardiens.

Le BCU avait décidé de tenir sa manifestation le 7 décembre, un jour après la date de la journée nationale des étudiants, pour se distinguer des manifestations officielles.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, avait prévu de faire un discours à l'Université de Téhéran samedi, mais il a été annulé.

Les universités iraniennes sont un lieu traditionnel de protestation contre la politique du gouvernement.

Plusieurs activistes, et notamment des responsables du BCU, ont été emprisonnés pour manifestations illégales et d'autres ont été punis avec des mesures disciplinaires de suspension ou d'interdiction d'études.