Deux attentats suicide perpétrés dans l'ancien bastion anti-américain de Falloujah ont fait jeudi 15 morts et 147 blessés alors que le Conseil présidentiel irakien validait l'accord de sécurité qui prévoit le retrait des troupes américaines d'ici la fin 2011.

Au moins quinze personnes ont péri et 147, dont de nombreux enfants, ont été blessés, dans ces deux attentats quasi simultanés, perpétrés à l'aide de véhicules piégés et qui visaient deux postes de police, selon une source au ministère de l'Intérieur s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

Une école toute proche d'un des postes de police s'est écroulée sous la puissance de la déflagration. Des enfants ont alors été blessés, selon cette source.

Selon un capitaine de la police, Omar Mohammed, «un poste de police, celui d'Al-Jolan, a été complètement détruit par l'explosion d'un camion conduit par un kamikaze qui a franchi un barrage de police à l'entrée et a explosé contre le poste».

Un couvre-feu a été immédiatement instauré dans les quartiers touchés par les attentats et a été levé dans la soirée.

Falloujah est située dans la province d'Al-Anbar, fief de l'insurrection sunnite contre les forces américaines à leur arrivée en avril 2003.

Le contrôle de cette province a été remis par les Américains aux forces irakiennes le 1er septembre après une amélioration de la sécurité.

Mais des violences continuent de s'y produire. Fin août, au moins trente personnes avaient été tuées dans un attentat suicide perpétré lors d'un dîner réunissant des membres de la police irakienne et des miliciens anti Al-Qaïda près de Falloujah.

A Mossoul (375 km au nord de Bagdad), un autre attentat suicide à la voiture piégée a causé la mort de deux soldats américains jeudi, et blessé neuf civils irakiens, vers 14H35 locales (11H35 GMT).

Selon le lieutenant-colonel Zakaria al-Joubouri de la police de Mossoul, le kamikaze visait une patrouille de l'armée américaine à Al-Mamoun, dans le sud de la ville.

Ces décès portent à 4.209 le nombre de militaires américains tués en Irak depuis l'invasion de mars 2003, selon un bilan établi par l'AFP à partir du site internet indépendant www.icasualties.org.

Mossoul et ses plus de 1,5 million d'habitants sunnites, chiites, chrétiens et kurdes, est considérée par le commandement américain comme l'épicentre de l'action des partisans en Irak d'Oussama ben Laden, repoussés en 2007 de Bagdad et de l'ouest du pays.

Par ailleurs, à Baqouba, un vélo «piégé» a explosé devant un café, tuant trois civils et en blessant neuf, selon des sources médicales et policières.

Sur le terrain politique, le Conseil présidentiel a validé sans surprise l'accord de sécurité adopté le mois dernier par le parlement irakien et qui prévoit un retrait des 146.000 soldats américains d'ici la fin 2011.

«Rien n'a été changé» au texte adopté le 27 novembre par le Parlement après des mois d'intenses discussions entre négociateurs américains et irakiens puis au sein du gouvernement de Bagdad et entre groupes parlementaires, a précisé à l'AFP le secrétaire de la présidence Nassir Al-Ani.

Le Conseil présidentiel est composé du président Jalal Talabani (kurde) et de ses deux vice-présidents, un sunnite et un chiite, représentant les trois principales communautés du pays.

Le Parlement avait adopté à une large majorité cet accord qui prévoit le retrait des troupes américaines d'Irak d'ici 2011, huit ans après l'invasion qui a renversé l'ancien dictateur Saddam Hussein mais aussi plongé le pays dans le chaos.

Le Premier ministre, Nouri al-Maliki, est engagé dans une course contre la montre pour démontrer à ses concitoyens les avantages de cet accord alors qu'un référendum sur le texte est prévu fin juillet.