Israël a maintenu jeudi fermés les points de passage vers la bande de Gaza «pour raison de sécurité», annulant ainsi l'acheminement d'un convoi d'aide humanitaire annoncé plus tôt.

«Les points de passage vers la bande de Gaza resteront fermés aujourd'hui pour raison de sécurité», a déclaré à l'AFP le commandant Peter Lerner, un porte-parole du ministère de la Défense, sans plus de précision.

Le convoi de 30 camions transportant des produits alimentaires de base, des médicaments et du matériel médical affrétés par des organisations humanitaires, dont le passage avait été annoncé par le ministre de la Défense Ehud Barak, «a rebroussé chemin» à son arrivée en fin de matinée au terminal de Kerem Shalom au sud de la bande de Gaza, a indiqué le porte-parole.

Le passage des convois humanitaires avait été suspendu ces derniers jours en raison des violences.

Selon un responsable de l'Autorité de l'énergie palestinienne à Gaza, Qanaane Obeid, la fermeture de points de passage va entraîner une pénurie de carburants qui devrait conduire à l'arrêt de l'unique centrale électrique de Gaza en début de soirée.

«La centrale cessera de fonctionner à 18H30 (16H30 GMT) si Israël n'autorise pas l'entrée de carburants ce jour», a-t-il affirmé à l'AFP.

La centrale avait déjà cessé de fonctionner faute de fioul lundi soir avant de redémarrer le lendemain après l'autorisation par Israël des livraisons de carburants.

Les Palestiniens ont tiré une dizaine d'obus de mortier et de roquettes depuis mercredi soir vers le territoire israélien sans faire ni victime ni dégâts. Ces tirs sont survenus après la mort de quatre membres du Hamas dans un accrochage avec des soldats israéliens dans la bande de Gaza.

L'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés de Palestine (UNRWA), informée du maintien de la fermeture des points de passage, a indiqué qu'elle était contrainte de suspendre ses livraisons de produits alimentaires de première nécessité à 750.000 personnes dans Gaza à partir de jeudi soir.

«Nos entrepôts (de denrées de base) sont vides», a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'UNRWA, Chris Gunness.

«Mettre fréquemment les gens au bord du désespoir et l'UNRWA face à une nouvelle crise de gestion n'est dans l'intérêt de quiconque qui croit en la paix, la modération et la stabilité», a-t-il ajouté.

«La situation devient chaque jour de plus en plus précaire pour la population de Gaza qui a un besoin urgent de matériel médical», a déclaré de son côté Katharina Ritz, chef de mission du Comité international de la Croix Rouge (CICR) pour Israël et les territoires palestiniens.

Israël impose à la bande de Gaza un blocus depuis que les islamistes du Hamas y ont pris le pouvoir par la force en juin 2007 aux dépens du Fatah du président Mahmoud Abbas.

Cette mesure était censée être allégée avec la trêve de six mois entre Israël et le Hamas, négociée par l'entremise de l'Egypte et entrée en vigueur le 19 juin.

L'Etat hébreu avait alors autorisé le passage des marchandises. Mais il a ensuite bouclé Gaza après les tirs de roquettes tout en relançant des opérations militaires à l'intérieur du territoire, qui ont coûté la vie à 11 activistes palestiniens depuis le 4 novembre.

Dans ce contexte, l'armée israélienne a reporté de quelques jours la passation de pouvoir à un nouveau général à la tête de la division de Gaza, prévue jeudi, a-t-on appris de source militaire.

Malgré la montée de tension, Israël a exprimé l'espoir que la trêve allait tenir.

«Nous espérons que la trêve n'est pas finie, mais nous traversons une période très délicate dans laquelle nous sommes prêts à faire face à toute situation», a affirmé le vice-ministre de la Défense, le général de réserve Matan Vilnaï, à la radio publique.