Des représentants du gouvernement afghan ont négocié fin septembre avec des talibans dans la ville sainte de La Mecque, en Arabie saoudite, selon le quotidien saoudien Asharq Al-Awsat.

Le quotidien, généralement bien informé, a publié mardi un article détaillé sur ces négociations qui ont duré trois jours, selon lui, en dépit de démentis de Kaboul et des talibans en réaction à une information de médias américains.

L'Arabie saoudite n'a pas fait d'annonce sur de telles négociations et aucun officiel n'a commenté cette information.

Le quotidien, citant des sources afghanes informées, a indiqué que les négociations avaient eu lieu durant les derniers jours du mois de jeûne musulman du ramadan, qui s'est achevé le 29 septembre.

Selon le journal, les participants aux pourparlers, destinés à «mettre fin aux violences» en Afghanistan, ont rejoint Islamabad dimanche dernier.

La délégation des talibans comprenait Mollah Muhammad Tay Agha, chef du bureau de Kandahar et porte-parole du chef du mouvement, Mollah Muhammad Omar, avant que celui-ci ne soit chassé du pouvoir par l'invasion de l'Afghanistan en 2001 par une coalition conduite par les Etats-Unis.

Y figurait également, selon le journal, Wakil Ahmed Mutawakkel, ministre des Affaires étrangères de Mollah Omar.

Asharq Al-Awsat, citant une source proche des négociations, a affirmé que la rencontre avait permis de constater que le Mollah Omar n'était «plus un allié d'Al-Qaïda».

Lundi, le gouvernement de Kaboul a souhaité des négociations avec les talibans, tout en démentant les informations sur les pourparlers de La Mecque.

Un porte-parole des talibans a également démenti l'information.

L'Arabie saoudite avait été l'un de trois pays, avec le Pakistan et les Emirats arabes unis, à reconnaître le régime des talibans en Afghanistan, au pouvoir à Kaboul de septembre 1996 à novembre 2001.