(Tbilissi) Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées vendredi à Tbilissi, la capitale de la Géorgie, pour célébrer l’octroi du statut de candidat à l’entrée dans l’Union européenne, dans laquelle elles voient une protection face au voisin russe.

Agitant des drapeaux géorgiens et européens, les manifestants se sont retrouvés sur une place du centre-ville, a constaté un journaliste de l’AFP.

« Rejoindre l’UE reste peut-être une perspective lointaine mais le premier pas est fait et nous sommes heureux », a déclaré une jeune femme présente, Teona Mgeladzé, 29 ans.

Lamara Instkirveli, une retraitée de 70 ans, a quant à elle dit espérer que « nos petits-enfants vivront dans une Géorgie entièrement européenne ».

« Nous, les vieilles générations, avons passé nos vies sous la dictature communiste », quand ce pays du Caucase, indépendant depuis 1991, était une république soviétique, a-t-elle expliqué.

Devant la foule, le premier ministre Irakli Garibachvili a « félicité » les Géorgiens pour « cet évènement historique ».

« Longue vie à une Géorgie unie, forte et européenne ! », a-t-il lancé.

La veille, les dirigeants européens ont décidé d’accorder ce statut de candidat à la Géorgie, qui le réclame depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.

Sa présidente pro-occidentale, Salomé Zourabichvili, a jugé dans la foulée qu’une « immense étape » avait ainsi été franchie et assuré que « la volonté inébranlable du peuple géorgien » s’était exprimée.

Illustration des profondes divisions politiques existant en Géorgie, la cheffe de l’État, opposée au parti Le Rêve géorgien, qui domine le gouvernement, n’a toutefois pas été invitée à prendre la parole pendant ce rassemblement.

« C’est une très belle fête », a-t-elle cependant dit aux journalistes.

Le conflit en Ukraine a créé de fortes inquiétudes en Géorgie, où le souvenir de l’intervention des troupes russes en 2008 et la courte guerre qui avait suivi reste frais.

En juin 2022, l’UE avait seulement accordé le statut de candidat à l’Ukraine et à la Moldavie et avait demandé à Tbilissi des réformes judiciaires et électorales, davantage de liberté pour la presse et moins de pouvoir pour les oligarques.

L’adhésion à l’Union européenne est inscrite dans la Constitution de la Géorgie et soutenue, selon des sondages, par environ 80 % de sa population.