(Varsovie) Un député d’extrême droite polonais a vidé mardi au Parlement un extincteur sur une menorah, un chandelier symbole du judaïsme, un acte aussitôt condamné par le premier ministre Donald Tusk.

« Une chose inacceptable s’est produite. C’est une honte »,  a déclaré M. Tusk à la presse alors que le président du Parlement Szymon Holownia a exclu Grzegorz Braun, député du parti d’extrême droite Konfederacja, d’une réunion parlementaire.

La ménorah avait été allumée au Parlement à l’occasion des célébrations de la fête juive de Hanouka (Fête des Lumières), en présence de personnalités juives.

Dans les images vidéos reprises dans les médias polonais, on voit M. Braun asperger la ménorah et remplir un hall du parlement d’un nuage de mousse d’extincteur.

Le président de la Diète (chambre basse) a condamné une « gifle pour le Parlement polonais ».

« Tant que je serai président de la Diète, il n’y aura aucune tolérance pour l’antisémitisme, pour les déviations et pour le racisme », a tonné M. Holownia qui a interrompu les débats.

À l’issue d’une réunion de la présidence du Parlement, M. Holownia a indiqué que M. Braun avait écopé des sanctions financières maximales et qu’une plainte contre lui allait être déposée devant la justice. Il a précisé que le député encourait une peine allant jusqu’à deux ans de prison.

« Honte ! Un membre du Parlement polonais vient de faire cela. Quelques minutes après que nous avons célébré Hanouka là-bas », a indiqué l’ambassadeur d’Israël en Pologne, Yacov Livne, sur les réseaux sociaux, en publiant une vidéo de M. Braun en train d’éteindre la ménorah.

La majorité des groupes parlementaires, dont le parti nationaliste populiste Droit et Justice (PiS) ont condamné cet acte.

La chambre basse du Parlement était en train de débattre du discours de politique générale prononcé le matin par le premier ministre élu Donald Tusk. Elle doit procéder dans l’après-midi au vote de confiance,  quasiment acquis, à son gouvernement proeuropéen, qui met fin à huit ans de pouvoir nationaliste populiste en Pologne.

En mai, Grzegorz Braun avait agressé à coups de microphone l’historien de la Shoah polono-canadien Jan Grabowski, professeur à l’Université d’Ottawa, lors d’une conférence à Varsovie.