(Paris) L’Ukraine ne craint pas un affaiblissement du soutien occidental, a affirmé mardi à Paris le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba à Paris, après une rencontre avec la ministre française des Affaires étrangères.

« Nous ne ressentons pas de baisse du soutien au sein du Congrès (américain) ou du Parlement européen », a affirmé M. Kouleba, lors d’une conférence de presse commune avec Catherine Colonna.

« Nous voyons des voix qui s’élèvent en Amérique et dans certains pays en Europe. Aux États-Unis, c’est lié au début du processus électoral, mais tout cela va passer. Nous allons passer à travers, car l’Ukraine mène un combat juste qui mérite d’être soutenu », a assuré le ministre ukrainien, invité d’honneur de la conférence annuelle des ambassadeurs de France réunis à Paris.

Catherine Colonna a pour sa part répété que la France poursuivrait son soutien à l’Ukraine « aussi longtemps que nécessaire » tout en appuyant les efforts de Kyiv « pour poser les bases d’une paix juste et durable ».

Sur ce front, l’Ukraine « avance », puisqu’elle a initié lors de deux réunions à Copenhague en juin puis à Jeddah en Arabie saoudite en août un dialogue sur le plan de paix du président Zelensky, a-t-elle indiqué. Ce plan de paix en dix points avait été dévoilé au G20 à Bali en novembre dernier.

Mais il doit être rendu plus opérationnel et obtenir un soutien plus large, selon des sources diplomatiques.

Cette initiative associe « un nombre de plus en plus important de pays dits “du Sud” », a ajouté Catherine Colonna, précisant que le dialogue se poursuivrait à Kyiv et à New York lors de l’Assemblée générale des Nations Unies.

La ministre française a par ailleurs indiqué qu’une session de travail « spécifique » aurait lieu ce mardi soir avec les ambassadeurs français en Afrique, l’objectif étant d’identifier les meilleurs moyens de continuer de travailler avec les pays d’Afrique sur les conséquences de la guerre.

« Aucun autre pays plus que l’Ukraine n’aspire à la paix » et « nous voulons tous la même chose, une paix juste et durable », a assuré de son côté Dmytro Kouleba, soulignant que le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite, l’Inde, la Chine et des pays arabes avaient discuté de ce plan lors de deux réunions internationales à Copenhague et à Jeddah cet été.

Mais, a-t-il souligné, la Russie ne montre pas de volonté de se mettre autour d’une table des négociations, citant entre autres, l’augmentation de production de drones.

Le ministre ukrainien a souligné qu’une paix juste serait pour l’Ukraine de retrouver ses frontières de 1991. Pour qu’elle soit durable, il faudrait que « la Russie ne puisse reproduire l’acte d’agression contre l’Ukraine ou tout autre pays d’Europe ».

Mardi matin, devant les ambassadeurs, Catherine Colonna avait, elle, justifié le soutien indéfectible de la France. « Ce sont le droit et la morale qui sont en jeu », mais aussi les intérêts de la France, la sécurité de l’Europe et la stabilité internationale.

« L’agression russe doit être un échec », avait-elle martelé, soulignant que cela fait 18 mois que la Russie détruit « tous les cadres juridiques et moraux qui gouvernent l’ordre international et fondent la paix et la stabilité dans le monde ».

« La constance du crime ne réduit pas la gravité », avait-elle également souligné.