(Lisbonne) Le Portugal, encore marqué par des incendies meurtriers de 2017 ayant fait plus d’une centaine de victimes, se prépare à une année difficile sur le front des incendies de forêt, a alerté mardi le premier ministre Antonio Costa.

« Le risque augmente tous les ans en raison des changements climatiques » si bien qu’en matière de prévention, « on n’en fera jamais assez », a mis en garde M. Costa lors d’un déplacement dans le centre du Portugal.

Même en parvenant « à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré d’ici la fin du siècle », en matière d’incendies de forêt, « les risques seront malgré tout multipliés par six » au Portugal, a-t-il rappelé.

Le chef du gouvernement socialiste et le président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, sont attendus mardi en fin d’après-midi à Pedrogao Grande, à environ 200 kilomètres au nord de Lisbonne, pour participer à l’inauguration d’un mémorial en hommage aux victimes des incendies de forêt de 2017.

« Les noms de chacune des 115 victimes » des gigantesques incendies de forêt ayant touché le pays en juin et en octobre 2017 « ont été gravés dans un mur » gris, selon un communiqué de la société Infrastructures du Portugal (IP) chargée de la gestion du réseau routier.

Ce monument a été construit près de la nationale 236, surnommée la « route de la mort », où avaient péri le 17 juin de cette même année des dizaines de personnes, la plupart piégées dans leurs véhicules en tentant de fuir.

Pour cette année, le dispositif de lutte contre les incendies de forêt compte actuellement « 65 avions, soit cinq de plus qu’en 2022 », a indiqué lundi le ministre de l’Intérieur José Luis Carneiro.

L’objectif est de « se préparer » pour la période d’été « qui s’annonce plus difficile que 2022, avec plus d’effectifs, davantage de moyens terrestres et aériens », a-t-il expliqué.

Les incendies de forêt avaient consumé l’année dernière plus de 110 000 hectares, soit quatre fois plus environ que l’année précédente.

Le Portugal, qui a subi dès le printemps une vague de chaleur exceptionnellement précoce, est en première ligne face au changement climatique.

Selon les scientifiques, les canicules à répétition sont un marqueur sans équivoque du réchauffement de la planète et ces vagues de chaleur sont appelées à encore se multiplier, s’allonger et s’intensifier.