(Helsinki) Le nouveau gouvernement de Finlande a dévoilé vendredi sa feuille de route gouvernementale, promettant un durcissement sur l’immigration et octroyant ce portefeuille au parti d’extrême droite.

« Je suis ravie qu’avec nos partenaires [ … ] nous nous soyons mis d’accord autour [ … ] d’un changement de paradigme sur la politique migratoire », a déclaré devant la presse Riikka Purra, à la tête du Parti des Finlandais, classé à l’extrême droite.

Le Parti des Finlandais ( anciens « Vrais Finlandais » ) obtient sept postes ministériels, dont celui de l’Intérieur qui chapeaute les questions d’immigration.

La Finlande « est le seul pays nordique » à ne pas avoir serré la vis en matière d’immigration, a assuré la cheffe du Parti des Finlandais. « Cela va changer maintenant ».   

Parmi les principales mesures figure un durcissement des conditions pour obtenir un permis de séjour permanent ou la citoyenneté. Les permis de séjour accordés au titre de la protection internationale seront temporaires et leur durée égale au minimum en vigueur au sein de l’Union européenne.  

« À l’avenir, la protection internationale pourra être révoquée si ( la personne en question ) part en vacances dans son pays d’origine », a-t-elle encore précisé, soulignant que le regroupement familial sera aussi rendu plus difficile.

Le programme gouvernemental prévoit par ailleurs une refonte du système des prestations sociales, l’objectif étant de créer deux systèmes de sécurité sociale différents pour d’un côté, les immigrés et de l’autre, les résidents permanents.

Autre volet cher au Parti des Finlandais qui blâmait la population immigrée du pays : la criminalité liée aux gangs. Une nouvelle loi sera introduite, renforçant les peines liées à ces activités criminelles.

« Coupes »

Après près de deux mois de négociations tumultueuses, le premier ministre désigné Petteri Orpo, chef du parti conservateur arrivé en tête des législatives d’avril, a constitué une coalition gouvernementale avec le Parti des Finlandais, la formation d’extrême droite arrivée deuxième, ainsi que deux autres petits partis de droite.

Les pourparlers de coalition, qui ont débuté le 2 mai et durent habituellement en moyenne un mois, ont été plus longs en raison des divergences surtout en matière de politique climatique et d’immigration, mais aussi de l’aide au développement.  

Mais Petteri Orpo semble avoir lâché du lest sur la question de l’immigration afin de s’assurer un soutien pour son plan d’austérité de six milliards d’euros — sa principale promesse électorale.  

« Nous avons dû faire des coupes et des économies même là où cela faisait mal. Mais en même temps, nous faisons en sorte que notre avenir soit meilleur », a fait valoir M. Orpo.

Les quatre partis disposent de 108 des 200 sièges du Parlement.  

La droite a déjà gouverné avec le Parti des Finlandais ( ex-Vrais Finlandais ) entre 2015 et 2017, date d’une scission au sein de la formation eurosceptique qui avait abouti à une ligne plus dure.

En 2021, autour de 8,5 % de la population de Finlande, soit 470 000 personnes, étaient d’origine étrangère.