(Nations unies) Morts, destructions, violences sexuelles, « disparitions forcées », etc. Plusieurs membres du Conseil de sécurité ont insisté vendredi sur les souffrances subies par les Ukrainiens depuis un an, le secrétaire général de l’ONU les résumant en quelques mots : leur « vie est un véritable enfer ».

L’invasion de l’Ukraine par la Russie il y a un an jour pour jour « a provoqué la mort, la destruction et des déplacements à grande échelle », causant « d’indicibles souffrances », a déclaré Antonio Guterres devant le Conseil de sécurité qui a observé une minute de silence pour marquer cet anniversaire.

« La vie est un véritable enfer pour le peuple ukrainien », a souligné le secrétaire général.

Ainsi, quelque 17,6 millions de personnes, soit près de 40 % de la population, ont besoin d’assistance humanitaire et de protection et 40 % des habitants n’ont pas assez à manger, a-t-il noté.

PHOTO YUKI IWAMURA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres

« La guerre a déclenché en Europe une crise migratoire sans précédent depuis des décennies », avec plus de huit millions de réfugiés à travers l’Europe et plus de cinq millions de déplacés dans le pays.

Et « plus de la moitié des enfants ukrainiens ont été contraints de quitter leur foyer », a-t-il ajouté, soulignant les risques de « violences, de sévices et d’exploitation » d’une partie de ces enfants séparés de leurs familles.

Le Haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU a également documenté « des dizaines de cas de violences sexuelles liées au conflit contre des hommes, des femmes et des filles », sans oublier « des centaines de cas de disparitions forcées et de détentions arbitraires de civils ».

 « Les infrastructures sont mises à mal : les systèmes d’eau, d’énergie et de chauffage ont été détruits, au beau milieu d’un hiver glacial », a encore relevé Antonio Guterres.

 « Un an de souffrances inhumaines pour le peuple ukrainien dont la résistance et le courage forcent l’admiration », a commenté la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna. « Un an d’exactions, d’exécutions, de bombardements contre des civils, de tortures, de viols, d’enlèvements et de déportation d’enfants ».

 « Au moins 6000 enfants ukrainiens kidnappés et relocalisés en Russie », a renchéri le secrétaire d’État américain Antony Blinken.

 « Jour après jour, avec ces atrocités russes, il est facile d’être anesthésié par l’horreur, de perdre notre capacité à être choqué et indigné. Mais nous ne pouvons pas laisser les crimes commis par la Russie devenir la nouvelle normalité », a-t-il ajouté, espérant que les responsables répondront de leurs actes.

 « L’Ukraine n’est pas une victime », a répondu l’ambassadeur de Russie à l’ONU Vassili Nebenzia. « Nous ne pouvons pas accepter un nid de guêpes russophobes à nos frontières », a-t-il ajouté.

Jeudi, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté à une écrasante majorité une résolution appelant à une paix « juste et durable » et exigeant dans cette optique un retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine.

Le Conseil de sécurité, où la Russie dispose du droit de veto, n’a lui pris aucune décision sur ce sujet malgré plus de 40 réunions en un an.