(Londres) Deux policiers ont été visés, sans être blessés, par une attaque à l’explosif contre leur véhicule jeudi soir en Irlande du Nord, un acte condamné aussi bien à Londres, qu’à Dublin et Belfast.  

« L’enquête vient de démarrer, mais l’attaque, qui aurait été causée par un engin explosif artisanal, et qui a endommagé un véhicule de police, est traitée comme une tentative de meurtre sur deux officiers », a déclaré vendredi à la presse un porte-parole du service de police d’Irlande du nord (PSNI).  

L’attaque s’est produite jeudi peu avant 23 heures. Elle a visé deux agents de la police locale de la ville de Strabane, à l’ouest de la province britannique, près de la frontière avec l’Irlande.  

« Ils effectuaient des patrouilles de routine […] lorsqu’ils ont vu un flash et entendu une forte détonation », a décrit le chef adjoint du PSNI Bobby Singleton. « Ils ont quitté la zone, sont revenus au poste et ont constaté que leur véhicule de police avait été endommagé par l’explosion ».

Selon ce responsable de la police, « étant donné l’endroit de l’attaque et des incidents antérieurs, la piste de la nouvelle IRA (groupe républicain dissident de l’historique Armée républicaine irlandaise, IRA) est privilégiée ».

En avril 2021, un engin explosif avait été retrouvé sous la voiture d’une policière, acte revendiqué par la nouvelle IRA.

L’attaque de jeudi survient dans une période de forte instabilité politique en Irlande du Nord.

« Ceux qui sont impliqués dans cette attaque ne réussiront pas à ramener notre société en arrière », a tweeté Michelle O’Neill, la vice-présidente du Sinn-Fein, le parti nationaliste arrivé en tête aux dernières élections en mai en Irlande du Nord. « Nous devons tous nous unir contre ces actions. Nous devons continuer à construire la paix et avancer ».  

Pour le premier ministre irlandais Micheal Martin, « une tentative de blesser des membres des forces de sécurité ou du PSNI est choquante et doit être condamnée ».  

Le ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord, Chris Heaton-Harris, a condamné un acte « très dangereux ». « Je me félicite que personne n’ait été blessé », a-t-il ajouté.  

La province britannique de l’Irlande du Nord est plongée depuis des mois dans une impasse politique sur fond de discorde sur son statut post-Brexit. Les unionistes du DUP, attachés à l’ancrage de la province au sein du Royaume-Uni, bloquent la formation d’un exécutif avec le Sinn-Fein, conduisant à la paralysie de l’assemblée locale.

Pendant trois décennies, des violences ont opposé républicains — principalement des catholiques partisans de la réunification avec l’Irlande — et unionistes protestants, fervents défenseurs de l’appartenance au Royaume-Uni.

L’Accord du Vendredi saint conclu en 1998 a mis fin à ce conflit ayant fait 3500 morts.