(Prague) Les États membres de l’Union européenne se sont mis d’accord sur des sanctions entrant en vigueur jeudi contre trois individus ainsi qu’une entité fournissant à la Russie des drones iraniens utilisés en Ukraine, a annoncé la présidence tchèque de l’UE.

« Après trois jours de discussions, les ambassadeurs de l’UE ont approuvé des mesures contre des entités fournissant des drones iraniens qui frappent l’Ukraine », a indiqué la présidence sur Twitter.

« Les États membres de l’UE ont décidé de geler les avoirs de trois individus et d’une entité responsable de la livraison de drones », selon la présidence.

Il s’agit du chef d’état-major des forces armées iraniennes Mohammed Hossein Bagheri, le responsable de la logistique, le général Sayed Hojatollah Qureishi, et le commandant des drones des Gardiens de la révolution, le général de brigade Saeed Aghajani.

Les sanctions visent aussi la compagnie iranienne Shahed Aviation Industries, liée aux puissants Gardiens de la Révolution.

« L’UE est également prête à étendre les sanctions à quatre autres entités iraniennes qui ont déjà figuré sur une liste de sanctions antérieure », a ajouté la présidence tchèque.

L’Ukraine avait demandé lundi à l’UE plus de sanctions contre l’Iran après plusieurs frappes de drones kamikazes sur Kyiv qui ont fait au moins trois morts, la Russie étant accusée d’utiliser des engins de fabrication iranienne pour ses bombardements.

L’armée de l’air ukrainienne a affirmé mercredi avoir détruit 223 drones iraniens depuis mi-septembre.

Mercredi à l’ONU, la Russie et l’Iran ont fermement démenti toute fourniture par Téhéran de drones armés à Moscou dans sa guerre en Ukraine.

L’UE a parallèlement annoncé avoir rassemblé des « preuves » démontrant que les drones utilisés par la Russie contre l’Ukraine ont été fournis par l’Iran et préparer des sanctions.

Le président du Conseil européen Charles Michel, qui se prépare à accueillir un sommet des 27 dirigeants de l’UE à Bruxelles, a salué jeudi « l’action rapide » de l’UE « contre l’Iran qui soutient la guerre de la Russie en Ukraine ».

Le premier ministre tchèque Petr Fiala a de son côté souligné que les sanctions étaient « dirigées contre les personnes et les entités qui fabriquent et fournissent les drones ».

« C’est notre réponse claire au régime iranien qui fournit des drones à la Russie, laquelle les utilise pour assassiner d’innocents citoyens ukrainiens », a-t-il ajouté.

Londres se joint aux sanctions

Londres a annoncé jeudi imposer de nouvelles sanctions contre l’Iran visant trois généraux et une entreprise d’armements « responsables de fournir à la Russie des drones kamikazes » pour bombarder l’Ukraine.

Le Royaume-Uni se joint ainsi aux États membres de l’Union européenne. « En fournissant ces drones, l’Iran se montre activement belliqueux, profitant des attaques odieuses de la Russie contre des civils ukrainiens », critique le gouvernement britannique dans un communiqué.

Comme l’Union européenne, Londres vise avec ces sanctions le chef d’état-major des forces armées iraniennes Mohammed Hossein Bagheri, le responsable de la logistique, le général Sayed Hojatollah Qureishi, et le commandant des drones des Gardiens de la révolution, le général de brigade Saeed Aghajani.

Les sanctions ciblent aussi la compagnie iranienne Shahed Aviation Industries, liée aux puissants Gardiens de la Révolution.

Pour James Cleverly, le ministre des Affaires étrangères britannique, ces drones « sont la preuve du rôle de l’Iran dans la déstabilisation de la sécurité mondiale ».

« En rendant possible ces frappes, ces individus et une entreprise ont causé au peuple ukrainien d’indicibles souffrances. Nous nous assurerons qu’ils rendent des comptes pour leurs actions », a ajouté le ministre.