(Moscou) Au moins treize personnes dont trois enfants ont perdu la vie après l’écrasement d’un avion militaire russe Su-34 lundi dans la ville d’Ieïsk, proche de l’Ukraine, selon un bilan des autorités russes, qui ont annoncé mardi la fin des recherches.

Le ministère des Situations d’urgence a indiqué dans un communiqué que les sauveteurs avaient « terminé la fouille des décombres », découvrant « dix corps » supplémentaires, après avoir annoncé la mort de trois personnes.

« Le nombre total de victimes est de 13, dont trois enfants » et « 19 personnes ont été blessées », selon le ministère, cité par les agences russes.

PHOTO OSTOROZHNO NOVOSTI, FOURNIE PAR L’ASSOCIATED PRESS

 

L’écrasement lundi soir a provoqué un incendie dans le bâtiment de neuf étages où résident environ 600 habitants.

La ville d’Ieïsk, où s’est produit le drame, est une ville bordant la mer d’Azov située dans la région de Krasnodar, proche de l’Ukraine.

Gigantesque incendie

Le président russe Vladimir Poutine a lui été informé de l’écrasement et a dépêché à Ieïsk le ministre de la Santé Mikhaïl Mourachko et le ministre des Situations d’urgence Alexandre Kourenkov, selon un communiqué du Kremlin.  

« À l’endroit de la chute du Soukhoï 34 dans la cour d’un quartier d’habitation, le carburant de l’avion a pris feu », a indiqué le ministère de la Défense. Sur les réseaux sociaux, des images filmées par des témoins montrent un gigantesque incendie embrasant un immeuble d’habitation.

Selon le ministère des Situations d’urgence, cité par les agences russes, l’incendie a embrasé cinq des neuf niveaux de l’immeuble, couvrant quelque 2000 m2.  

Le ministère de la Défense a indiqué que les pilotes du bombardier avaient pu s’éjecter. Il s’agissait d’un vol d’entraînement d’après la même source, qui évoque un problème technique après qu’« un des moteurs a pris feu au décollage ».

Le gouverneur de la région russe de Krasnodar, Vénïamin Kondratiev, a indiqué pour sa part que « toutes les unités des pompiers et des secours de la région s’occupent d’éteindre l’incendie ».

Marioupol en face

Immédiatement après l’accident « le feu s’est propagé à plusieurs étages. Dix-sept appartements sont touchés selon des informations préliminaires », a-t-il ajouté.   

Selon M. Kondratiev, vers 17 h 30 GMT, l’incendie a été maîtrisé.

Le Comité d’enquête de Russie, chargé des principales investigations pénales, a indiqué sur Telegram qu’il ouvrait une « enquête criminelle ».

La ville de Ieïsk est située sur la mer d’Azov, dans le golfe de Taganrog, juste en face de la ville ukrainienne de Marioupol, ravagée par les bombardements et un long siège dans les premiers mois de l’offensive russe.

Oksana, une habitante du quartier où l’appareil s’est écrasé, a raconté par téléphone à l’AFP que la zone était bouclée. « Il y a un risque d’explosion. Tout est en feu de l’intérieur. Il y a de la fumée », a-t-elle dit.

C’est son enfant, seul à son domicile, qui l’a prévenue de la catastrophe.

« C’est un choc bien sûr, l’enfant était seul à la maison. Toutes les nuits déjà on se couchait avec la peur, Marioupol est juste en face », dit-elle, demandant à rester anonyme.

Sur les vidéos et photos diffusées en ligne, des flammes, visibles à travers une multitude de balcons et fenêtres, consument un immeuble beige typiquement soviétique.   

Depuis l’entrée des forces russes en Ukraine, les vols sont interdits dans toute la région sauf aux avions militaires russes.

Les accidents impliquant des avions militaires restent relativement courants en Russie.