(Londres) Tandis que les Britanniques de plus en plus inquiets sont confrontés à une inflation record, l’été a été tranquille pour le premier ministre Boris Johnson, resté à Downing Street pour y assurer les affaires courantes jusqu’à l’arrivée de son successeur début septembre.

Après l’annonce de sa démission le 7 juillet, forcée par une série de scandales, il est parti deux fois en vacances en août, en Slovénie puis en Grèce, a laissé à son successeur toutes les décisions importantes, notamment face à la flambée du prix de l’énergie qui va encore augmenter de 80 % pour les particuliers en octobre.

- Fin juillet, il donne une grande fête pour son premier anniversaire de mariage. Sous la pression, il avait renoncé à la tenir à Chequers, la résidence de campagne des premiers ministres, mais un richissime donateur du parti conservateur a mis à sa disposition un domaine du XVIIIe siècle dans les Cotswolds, au nord-ouest de Londres.

- Début août, il part quelques jours en lune de miel dans les montagnes de Slovénie avec Carrie, sa troisième épouse, dans un hôtel où les chambres n’ont pas de wifi, selon la presse britannique.

- Après son retour, il visite le 11 août une usine d’Airbus au Pays de Galles, répète qu’il laisse les décisions importantes à son successeur mais promet « plus d’aide en octobre et l’an prochain » face à la flambée des prix.

- Il repart en Grèce pour de nouvelles vacances avec son épouse, à Nea Makri, ville balnéaire à une heure au nord-est d’Athènes, selon la presse britannique. Il y est photographié dans un supermarché et à la plage.

- Le 15 août, des camions de déménagement sont photographiés devant Downing Street. Son porte-parole se montre incapable de dire s’il reviendra y travailler.

- À son retour de vacances, il s’entretient au téléphone avec le président américain Joe Biden et d’autres leaders mondiaux de coopération en matière de sécurité internationale, selon son service de presse.

- Le 22 août, il donne son feu vert au financement du projet de centrale nucléaire Sizewell C, selon les médias britanniques, au coût estimé entre 20 et 30 milliards de livres.

- Le 23 août, il intervient à distance lors d’une conférence sur l’Ukraine organisée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, plaidant pour la poursuite de l’aide internationale, six mois après l’invasion du pays par la Russie.

- Le 24 août, il effectue une visite surprise à Kyiv, la troisième en six mois, et y réaffirme le soutien du Royaume-Uni au président ukrainien.

- « Où êtes-vous », s’indigne le 26 août le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer, après l’annonce d’une augmentation de 80 % du prix de l’énergie pour les ménages, estimant « absolument impardonnable » que le gouvernement soit « aux abonnés absents » durant la crise de l’énergie.

- Dans une chronique au Mail on Sunday le 28 août, M. Johnson concède que les prochains mois « seront durs, peut-être très durs » pour les Britanniques confrontés à l’inflation, mais assure que le Royaume-Uni sortira de la crise « plus fort et plus prospère ».