De tous les pays frontaliers de l’Ukraine, c’est la Pologne qui a vu le plus grand nombre de réfugiés venir cogner à ses portes. Les autorités font ce qu’elles peuvent pour gérer les arrivées de ces centaines de milliers de personnes, qui ont fui la guerre de Vladimir Poutine à pied, en voiture ou en train.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

Les Ukrainiens âgés de 18 à 60 ans ayant reçu l’ordre de prendre les armes pour rejoindre la résistance, ce sont surtout des femmes et des enfants qui ont traversé la frontière au cours des derniers jours. Ici, à la gare de Przemysl, ils sont entassés les uns sur les autres. On leur sert de la nourriture – avec un peu d’aide, ce jeune garçon qui ne parlait pas polonais a réussi à dénicher des sandwichs pour toute sa famille.

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Assise sur un banc de cette même gare, les cheveux en broussaille, Alina Skurativska ne veut pas se faire photographier. Elle a fait sa valise immédiatement après avoir vu des missiles pleuvoir sur Kiev en plein jour. « Je sens que ma vie vient de me glisser entre les doigts. Je n’arrive toujours pas à croire que Poutine a fait ça. Les Russes ont toujours été des amis, des voisins », se désole la femme de 38 ans.

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On entend constamment le bruit des roulettes de valises au poste-frontière de Medyka, où affluent les réfugiés. Ceux-ci choisissent parfois de fuir à pied, en dépit du temps froid qu’ils doivent endurer même une fois arrivés à destination, des kilomètres les séparant de leur but. Une fois leurs papiers validés, ils foulent le sol polonais, où des autocars les attendent pour les conduire dans des refuges.

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Traverser la frontière longue de plus de 500 km en voiture est une autre option, mais elle n’est pas forcément synonyme de vitesse. Dans les premiers jours de l’exode, on a eu droit à des embouteillages monstres en Ukraine. Selon le plus récent décompte des Nations unies, plus de 377 000 Ukrainiens sont entrés en Pologne depuis le début de la guerre.

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« Nous avons vu deux personnes se faire tirer dessus. Une dans le ventre, une dans la jambe », raconte Liza Kolesnychenko (à gauche). Son amie Diana Kovalenko et elle ont déserté Kiev, où elles étudient. Les deux jeunes femmes de 21 ans s’inquiètent pour leur famille. « Les Russes ont pris le contrôle de leur quartier. Ils entrent dans les maisons comme ils veulent », dit Liza, dont les parents habitent à Kherson, près de la Crimée.

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Les soldats polonais sont à l’œuvre à l’entrepôt où se retrouvent les réfugiés en provenance de Krakovets, en Ukraine. Ils aident à transporter des valises, assurent la fluidité de la circulation et la sécurité, et ils prennent un soin particulier des enfants – la distribution de friandises à l’entrée du bâtiment aide celui-ci à remplir cette mission.

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Le va-et-vient dans l’entrepôt est étourdissant. Ici, on photocopie des pièces d’identité, là, on se regroupe en famille pour un appel vidéo ou on joue aux cartes, tandis qu’ailleurs, on tente de fermer l’œil après un trajet éreintant. À l’accueil, on gère tant bien que mal les arrivées et les départs – pour chaque personne qui s’en va, une autre arrive en autobus.

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Ludmila patiente sur le quai de la gare de Pzermysl avec sa petite sœur et sa fille. Il aura fallu deux jours – plutôt que cinq heures – pour faire le trajet en train entre son village et la frontière. La dernière étape de leur itinéraire : Varsovie. La capitale est une destination de prédilection pour bon nombre de réfugiés.