(Paris) La mairesse de Paris Anne Hidalgo a été entendue lundi comme témoin au procès des attentats de janvier 2015, malgré l’opposition d’une majorité des avocats de la défense qui ont quitté la salle d’audience en signe de protestation.  

Seuls deux avocats de l’un des onze accusés présents sont restés pour l’audition de la mairesse socialiste, rajoutée au calendrier initial à la demande d’associations et autorisée par le président de la cour d’assises spéciale de Paris en vertu de son pouvoir discrétionnaire.

Ce rajout a été vivement critiqué par la majorité des avocats de la défense, mais aussi par des avocats des parties civiles.  

Les avocats protestataires ont écrit dans un communiqué qu’ils ne souhaitaient « tout simplement pas perdre le temps précieux de ce procès en assistant au témoignage prévu », estimant qu’il ne « (concourait) d’aucune manière à la manifestation de la vérité ».

« Nous ne comprenons pas en quoi la déposition de la mairesse de Paris peut éclairer la cour sur la seule question qui est posée, la culpabilité des accusés », a expliqué l’un des avocats de la défense, Hugo Lévy, après l’audition d’Anne Hidalgo, qui a duré une quarantaine de minutes.  

Se défendant de toute « récupération politique », Anne Hidalgo a expliqué qu’elle était « à cette audience car les journées de janvier 2015 ont bouleversé nos vies » et pour « rappeler les valeurs de la République », la lutte contre l’antisémitisme, mais aussi « le respect de la liberté d’expression ».

Interrogée sur les accusés, la maire de Paris a dit « ne pas connaître » leurs noms. « Je préfère m’attacher à la mémoire des victimes, j’ai le droit de retenir leurs noms et rien que leurs noms », a-t-elle expliqué.

Des propos vivement critiqués par l’un des deux avocats de la défense restés dans la salle, qui a déploré cet « affichage » vis-à-vis d’accusés « dont c’est le procès et qui sont présumés innocents ».  

Quatorze personnes, dont trois en leur absence, sont jugées depuis trois semaines pour leur soutien logistique présumé aux auteurs des attentats, qui ont fait 17 morts entre les 7 et 9 janvier 2015.