(Saint-Pétersbourg) Le président russe Vladimir Poutine a de nouveau nié fermement, jeudi, toute implication de son gouvernement dans l’élection présidentielle de 2016 aux États-Unis, en dépit des nombreuses preuves indiquant le contraire, et a insisté sur le fait que Moscou n’avait aucune intention de s’immiscer dans d’autres scrutins.

Répondant à une question d'un journaliste lors d’une réunion avec les directeurs des agences de presse internationales à Saint-Pétersbourg, le président russe a affirmé que son pays n’avait «jamais eu l’intention de s’immiscer dans la politique intérieure américaine».

M. Poutine et d’autres responsables russes ont vivement démenti toute ingérence dans les élections ayant permis à Donald Trump de remporter la présidence, bien que le procureur spécial américain Robert Mueller ait découvert la preuve d’une opération du Kremlin en ce sens.

Il a accusé 12 agents des services de renseignement militaires russes d’avoir piraté des courriels du Parti démocrate, et a aussi porté des accusations contre d’autres Russes qui avaient utilisé de faux comptes de médias sociaux pour semer la division et miner le système politique américain.

Le président Poutine a déclaré que la Russie avait proposé de se mettre d’accord sur un ensemble de règles concernant les communications modernes avec l’administration de Barack Obama, puis avec le président Donald Trump, mais que ni l’un ni l’autre n’avait été prêt à conclure un tel accord.

M. Poutine a également averti que la réticence des États-Unis à entamer des pourparlers sur le prolongement d’un traité de réduction des armes nucléaires faisait craindre une course aux armements incontrôlable.

Il a accusé les États-Unis d’esquiver les discussions sur le prolongement du traité New START, qui doit expirer en 2021.

M. Poutine a déclaré que la Russie avait à plusieurs reprises signalé son intention d’entamer des discussions sur ce pacte, mais que Washington n’avait pas réagi.

«Nous avons déjà dit 100 fois que nous étions prêts, mais personne ne nous parle», a-t-il déploré.

Le pacte New START, signé en 2010 par Barack Obama et son homologue russe Dimitri Medvedev, impose à chaque pays une limite de 1550 têtes nucléaires déployées et 700 missiles et lanceurs déployés.

M. Poutine a également critiqué le retrait américain d’un autre pacte majeur sur les armes, le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire de 1987, niant les allégations des États-Unis voulant que la Russie ait violé l’accord.

Le dirigeant russe a estimé que les négociations sur la maîtrise des armements devraient éventuellement impliquer d’autres puissances nucléaires.