(Washington) Les efforts russes pour diffuser de fausses informations sur Twitter en amont de l’élection présidentielle américaine de 2016 étaient organisés de façon plus professionnelle que ce que l’on croyait jusqu’alors, ont estimé des spécialistes en sécurité informatique mercredi.  

La création de certains comptes liés à la Russie remontait jusqu’à 2014, et les tentatives de manipulation incluaient à la fois des « bots » (programmes informatiques qui envoient automatiquement des messages) et des opérations manuelles, selon un rapport du groupe de sécurité informatique Symantec.

Cette campagne de propagande n’était pas seulement l’œuvre de quelques «trolls» (utilisateurs publiant des messages intentionnellement provocateurs et offensants), mais a été «planifiée des mois à l’avance», a déclaré Gillian Cleary de chez Symantec. «C’était une campagne hautement professionnelle.»

Ce rapport a été permis par la mise à disposition des chercheurs par Twitter de quelque 10 millions de tweets l’année dernière – même si cette campagne de désinformation a aussi eu lieu sur d’autres réseaux sociaux, comme par exemple Facebook.

«Nous avons fait de grands pas depuis 2016 pour contrer la manipulation sur nos services», dont la publication de ces données à des fins de recherche, a déclaré un porte-parole de Twitter.

Selon Symantec, des comptes – se faisant souvent passer pour des médias ou des organisations politiques – ont été créés bien en amont de leur utilisation, en moyenne 177 jours avant leur premier tweet.

Si la plupart des comptes étaient automatisés, des signes d’interventions manuelles ont également été relevés, comme des modifications de formulations afin de faire paraître les messages plus authentiques et ainsi diminuer le risque de leur suppression.

De vrais internautes étaient alors amenés à les retweeter – avec un message atteignant les six millions de partages – et certains ont même conduit à l’organisation d’événements dans le monde réel.