L'épouse de Jacques Chirac a voulu couper court lundi aux rumeurs sur la santé de l'ex-président français, un des hommes politiques les plus populaires du pays, affirmant qu'il ne souffrait pas de la maladie d'Alzheimer et qu'il se rendrait à son procès, le 7 mars.

L'épouse de Jacques Chirac a voulu couper court lundi aux rumeurs sur la santé de l'ex-président français, un des hommes politiques les plus populaires du pays, affirmant qu'il ne souffrait pas de la maladie d'Alzheimer et qu'il se rendrait à son procès, le 7 mars.

Âgé de 78 ans, l'ancien président, qui doit être jugé pour de présumés emplois fictifs à la ville de Paris quand il en était maire, dans les années 1990, est apparu affaibli lors de ses dernières sorties publiques.

Et le Journal du Dimanche a relancé pendant le week-end les rumeurs sur la santé de l'ancien chef d'Etat (1995-2007) en affirmant que son épouse, Bernadette, avait prononcé devant un proche le mot «Alzheimer» à son propos.

«C'est un mensonge», a-t-elle démenti avec force lundi matin sur la radio Europe 1, se disant «scandalisée» qu'on lui prête de telles déclarations.

«Les médecins lui ont dit qu'il n'a pas la maladie d'Alzheimer. Je les crois», a ajouté Bernadette Chirac. «Si mon mari souffrait de cette maladie, je n'hésiterais pas à le dire».

Jacques Chirac lui-même, interrogé à la sortie de son domicile parisien peu après l'intervention de son épouse, a assuré qu'il allait bien. «Je me porte très bien, je vous remercie. Je vous souhaite de vous porter aussi bien», a déclaré à BFMTV l'ex-président, grand homme d'1,90 m à l'appétit et l'énergie légendaires, désormais retraité à la démarche plus lente et fatiguée.

L'ex-première dame a concédé que Jacques Chirac, qui avait eu un accident vasculaire cérébral en 2005, n'était «plus exactement ce qu'il a été».

Elle a reconnu que son mari avait «des difficultés de marche et d'audition» et «parfois des troubles de mémoire».

«J'ai en face de moi chaque jour un homme qui peut être éblouissant et qui en étonnerait plus d'un», a-t-elle toutefois affirmé à propos de l'ancien président, monument de la droite française pendant 50 ans.

Quant à son procès, «il a toujours dit qu'il voulait être traité comme un justiciable comme un autre». M. Chirac, qui consacre désormais sa retraite au dialogue des cultures et jouit d'une forte popularité, a «dit qu'il irait à son procès et il le fera», a garanti son épouse.

Lors d'une audience technique lundi matin, le tribunal de Paris a confirmé que l'ancien président serait bien jugé le 7 mars comme prévu, jusqu'au 8 avril, lors d'un seul procès réunissant les deux volets de l'affaire, l'un portant sur 21 emplois présumés de complaisance, l'autre sur sept emplois présumés fictifs.

Le tribunal a renvoyé à cette date sa décision sur une demande formulée lundi par la défense de Jacques Chirac, susceptible de retarder le procès.

La justice estime que des emplois qui étaient rémunérés par la mairie de Paris ont pu en fait bénéficier au parti de Jacques Chirac, le RPR (droite, ancêtre de l'actuelle UMP).

Dans l'affaire des sept emplois fictifs, plusieurs condamnations avaient été prononcées en 2004, notamment à l'encontre de l'ancien Premier ministre Alain Juppé.

Mais son statut de chef de l'Etat avait alors empêché que Jacques Chirac soit jugé au même moment.

Renvoyé devant le tribunal pour «détournements de fonds publics» et «abus de confiance», Jacques Chirac encourt en théorie 10 ans de prison et 150 000 euros d'amende.

Mais la pression s'est considérablement allégée sur lui depuis que la mairie de Paris, seule partie civile dans le dossier, s'est récemment désistée de son action en justice, en passant un accord financier avec l'UMP, qui s'est engagé à rembourser le préjudice causé à la ville. Sur ces 2,2 millions d'euros, l'UMP en paiera les trois quarts, tandis que Jacques Chirac s'acquittera du reste.