Le parti libéral-démocrate, troisième formation britannique, pourrait se retrouver en position de «faiseur de roi» en cas de parlement sans majorité absolue à l'issue des élections législatives du 6 mai.

Les «Lib Dems», comme les surnomment les Anglais, un parti de centre-gauche, recueillent de 17% à 21% des intentions de vote dans les derniers sondages, ce qui est loin d'être suffisant pour espérer gouverner.

Mais si ni les Tories ni le Labour n'arrivent à rassembler une majorité absolue de députés - une hypothèse accréditée par de nombreux sondages -, ils seront contraints de trouver un soutien à l'extérieur de leurs rangs, conférant la clef du pouvoir aux Lib Dems.

Menés par le télégénique Nick Clegg, 43 ans, les Lib Dems n'ont actuellement que 63 députés sur les 646 que compte la chambre des Communes, et font figure d'éternels outsiders.

Le mouvement libéral, qui a donné au pays 26 Premiers ministres, n'a pas été au pouvoir depuis 1922. Il a depuis été laminé par le système électoral à un tour, qui favorise la bipolarisation.

Les Libs Dems avaient atteint le score de 22,1% des votes aux dernières élections législatives de 2005.

Mais à la fin de l'année dernière, plus d'un tiers des Britanniques n'avaient jamais encore entendu parler de Nick Clegg, selon un sondage BBC.

Défenseurs des libertés civiques, les Libéraux-démocrates sont pro-européens et se sont prononcés contre l'engagement militaire britannique en Afghanistan.

Nick Clegg a refusé de confirmer un futur accord avec le Labour ou les Tories, décidé à vendre chèrement son soutien à l'une ou l'autre de ces formations.

Le leader libéral a posé quatre conditions avant de signer un éventuel pacte: la suppression de l'impôt pour les ménages modestes, un accroissement des dépenses d'éducation pour les enfants défavorisés, une économie plus «verte» et une réforme du système électoral qui favorise actuellement les grands partis.

«Aucun accord» ne sera discuté avant les élections, a-t-il tranché.

Le Parti national écossais (SNP) (7 sièges à l'actuelle chambre des Communes), le parti gallois Plaid Cymru (3 sièges), ou les formations d'Irlande du Nord (13 au total), pourraient également jouer les arbitres si ces élections sont très serrées.