Le Caucase russe, marqué par un fort regain de la guérilla islamiste et des exactions des forces de l'ordre, est plongé dans une «guerre civile», ont estimé mercredi les principales ONG de défense des droits de l'Homme de Russie.

«Ce que nous voyons maintenant dans toutes ces républiques (du Caucase du Nord), c'est une guerre civile entre les forces de l'ordre et les (combattants) clandestins, et des forces de l'ordre contre la population», a déclaré Lioudmila Alexeeva, du groupe d'Helsinki à Moscou, lors d'une conférence de presse. Aux côtés des représentants de Memorial, du Mouvement pour les droits de l'Homme, du Comité d'assistance civile et de l'organisation des mères du Daguestan, elle a dénoncé une recrudescence des enlèvements et des exécutions extra-judiciaires orchestrés, selon eux, par les forces de l'ordre.

Selon ces organisations, la Tchétchénie a ainsi connu 79 enlèvements sur les six premiers mois de 2009, contre un total de 42 l'année précédente. Au Daguestan, république frontalière, 25 enlèvements ont eu lieu entre janvier et août, et douze des personnes kidnappées ont été retrouvées mortes.

«Les forces de l'ordre échappent à tout contrôle», s'est emporté Alexandre Tcherkassov de Memorial, «les clandestins existent et agissent, mais la politique anti-terroriste existante nourrit le terrorisme».

La rébellion islamiste connaît un regain d'activité depuis plusieurs mois. Depuis juin, au moins 260 personnes ont été tuées dans des combats et des attentats, dont une centaine de policiers et militaires, selon un décompte de l'AFP s'appuyant sur des informations officielles.