(New York) New York n’a rien perdu de son effervescence légendaire : sa police s’est mise « en alerte » avant la comparution mardi en justice de l’ancien président américain Donald Trump, qui doit se faire signifier son inculpation pénale dans une affaire d’argent versé à une star du X.

La puissante et pléthorique police municipale NYPD (36 000 policiers et 19 000 civils) a ordonné vendredi à tous ses agents et officiers de se déployer en uniforme sur la voie publique vendredi, et pour une semaine, selon des sources policières citées par la télévision NBC.

Interrogé par l’AFP, un porte-parole du NYPD a répondu dans un courriel que « les officiers avaient été placés en alerte et que le service demeurait prêt à répondre, si nécessaire, et assurerait à tous la possibilité d’exercer leurs droits de manière pacifique ».

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Mais « il n’y a pas à l’heure actuelle de menaces crédibles sur New York », a affirmé ce porte-parole de la police d’une ville à l’histoire rythmée par des accès de violences.  

A Manhattan, les manifestants pro ou anti Trump se comptent par quelques dizaines, à peine.

Une poignée d’hostiles se sont installés devant la Trump Tower, sur la mythique 5e Avenue, et ont déployé une banderole « Arrêtez Trump ».  

« Enfermez-le, jetez la clé »

Pendant qu’un autre individu se promenait aux alentours avec deux pancartes : « Enfermez-le et… Jetez la clé ».

Un troisième homme rappelait aussi que « personne n’est au-dessus des lois ».

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Des protestataires anti-Trump manifestent devant la Trump Tower, à Manhattan.

Un peu plus tard, dans ce quartier bouillonnant du cœur de Manhattan, un sosie de l’ancien président républicain, Neil Greenfield, s’amusait à faire la circulation se faisant prendre en photo avec un ou deux partisans de Donald Trump brandissant une banderole pour la présidentielle de 2024.  

Un temps secoué par son inculpation historique annoncée jeudi soir, l’ex-président compte « se battre » sans retenue pour faire annuler les poursuites prises par le procureur de Manhattan Alvin Bragg, selon son avocat Joseph Tacopina.

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« Trump est coupable » peut-on lire sur le chandail d’une manifestante devant la Trump Tower.

Donald Trump, qui vit en Floride, devra se présenter mardi devant un tribunal de Manhattan pour se voir signifier formellement les charges pesant contre lui et qui sont liées au versement fin 2016, et au remboursement par la suite, de 130 000 $ US à une actrice de films pornographiques, Stormy Daniels, pour acheter son silence.

Mardi, des partisans trumpistes, dont l’élue républicaine Marjorie Taylor Greene, ont prévu de manifester à l’extérieur du tribunal pendant sa comparution.  

Un important dispositif policier a été déjà été déployé pour éviter tout débordement.

« C’est ridicule »

Susan, qui refuse catégoriquement de donner son nom, dit avoir « honte de la justice en Amérique ». Rencontrée devant le tribunal, elle affirme que ce qu’a fait M. Trump est une « infraction mineure, pas un crime. C’est ridicule ».

Devant le palais de justice, mis sous haute sécurité depuis dix jours par des agents du NYPD et de la police judiciaire, Mary Fish, 50 ans, se désole du « chemin qu’a pris l’Amérique », qui n’est « pas une voie menant à la paix ou à l’unité ».  

Mais cette femme, qui n’a pas révélé sa profession, accuse Donald Trump, qui a bouleversé le système politique et les équilibres des pouvoirs aux États-Unis, d’avoir « démarré les divisions » de son pays.

Et pour Pilar Banos, une touriste espagnole de 72 ans en visite à Manhattan, qu’un ancien président américain soit inculpé par la justice pénale, crée une ambiance « étrange » dans la ville.