(Washington) Joe Biden a promis lundi qu’il ne « resterait pas silencieux » face à la montée de l’antisémitisme, en accueillant à la Maison-Blanche une réception à l’occasion de la fête juive de Hanouka.

« Je comprends votre peur, votre douleur », a dit le président américain à ses invités, devant un chandelier traditionnel juif, une menorah, dont s’est dotée cette année la Maison-Blanche.

« Rester silencieux c’est être complice », a-t-il encore déclaré.

Parmi les invités, une survivante de la Shoah, Bronia Brandman, et un rabbin, Charlie Cytron-Walker, qui officiait dans la synagogue de Colleyville dans l’État du Texas, lorsque celle-ci a été le théâtre d’une prise d’otages en janvier dernier.

Selon l’organisation américaine de lutte contre l’antisémitisme Anti-Defamation League, les États-Unis ont connu en 2021 un nombre record de 2717 actes antisémites (agressions, attaques verbales, dégradations matérielles…), soit une augmentation de 34 % sur un an.

Et selon un rapport récent de l’American Jewish Committee (AJC), l’une des plus anciennes organisations américaines de défense de la cause juive, « 39 % des juifs américains ont changé leur comportement par crainte de subir de l’antisémitisme, y compris en prenant des mesures pour occulter leur identité juive », tandis que « 24 % ont rapporté avoir été la cible d’antisémitisme ».

Les experts s’inquiètent d’assister à une banalisation de la rhétorique antisémite, relayée par des personnalités telles que le rappeur Kanye West, qui a par exemple récemment lancé à plusieurs reprises : « J’aime Hitler. »

L’ancien président Donald Trump a pour sa part suscité une vague d’indignation pour avoir organisé un dîner chez lui en Floride où était présent un suprémaciste blanc, Nick Fuentes, qui a remis en cause la réalité de la Shoah.