(West Palm Beach) Une juge américaine a examiné jeudi, sans annoncer de décision pour l’instant, la demande de Donald Trump de nommer un expert indépendant pour passer en revue les documents saisis par le FBI lors d’une perquisition chez lui en Floride, afin de déterminer si certains d’entre eux peuvent rester confidentiels.

La magistrate fédérale Aileen Cannon, que Donald Trump a lui-même nommée en 2020, a entendu les avocats du républicain et les représentants du département de la Justice lors d’une audience à West Palm Beach, en Floride.

Elle a dit qu’elle se prononcerait plus tard sur la nomination d’une tierce partie indépendante souhaitée par l’ex-président, sans plus de détails pour le moment sur la date de cette annonce, selon les informations de plusieurs médias américains.

L’un des avocats de M. Trump, Christopher Kise, cité par la chaîne CNN, a affirmé que la nomination d’un expert indépendant renforcerait la confiance dans l’enquête et « ferait baisser la tension » dans le pays.  

Les représentants du département, eux, ont argué que n’étant plus président, M. Trump ne pouvait prétendre garder les documents.

Depuis l’opération de police spectaculaire et inédite pour un ancien chef d’État américain, menée par le FBI le 8 août à Mar-a-Lago en Floride, Donald Trump tempête contre un acte qu’il juge « illégal et inconstitutionnel » et répète avoir été visé pour des raisons politiques.

M. Trump, qui flirte de plus en plus ouvertement avec l’idée d’une nouvelle candidature en 2024, a donc demandé à la justice de nommer un expert pour passer en revue les documents saisis et déterminer lesquels pourraient lui être rendus ou être classés « confidentiels » — et ne seraient donc pas utilisables dans les enquêtes le visant.

Le département de la Justice s’est vivement opposé à une telle nomination, affirmant qu’elle pourrait bloquer l’accès des enquêteurs aux documents « et porterait sévèrement atteinte aux intérêts gouvernementaux, y compris en matière de sécurité nationale ».

D’après un document du département, les textes top secret saisis chez l’ancien président ont été « probablement cachés » pour entraver l’enquête de la police fédérale le visant.

En janvier, les équipes de l’ex-président avaient remis 15 boîtes de documents qu’il avait emportées en quittant la Maison-Blanche à l’agence nationale des archives, chargée de consigner pour l’Histoire les activités présidentielles.  

C’est après avoir examiné ces cartons que le FBI, convaincu que Donald Trump conservait en Floride d’autres documents classifiés dans des conditions potentiellement inappropriées, a décidé de perquisitionner, saisissant à cette occasion une trentaine d’autres boîtes de documents.

Les enquêteurs soupçonnent le républicain d’avoir violé une loi américaine sur l’espionnage qui encadre très strictement la détention de documents confidentiels. Donald Trump a assuré que ces documents avaient été déclassifiés par ses soins.

Il est aussi visé par des enquêtes sur ses tentatives de renverser les résultats de la présidentielle de 2020 et sur son rôle dans l’assaut de ses partisans contre le Capitole le 6 janvier 2021.

Il n’est pour l’instant poursuivi dans aucune affaire.