(Washington) Les autorités américaines ont recommandé la libération d’un détenu de la prison militaire de Guantanamo, soupçonné d’avoir tenté de participer aux attentats du 11-Septembre, et son rapatriement vers l’Arabie saoudite, selon des documents publiés vendredi.

La détention du Saoudien Mohammed al-Qahtani n’est « plus nécessaire » pour protéger la sécurité des États-Unis d’une « menace sérieuse », selon la Commission de révision de Guantanamo.

Il avait été accusé d’être le 20e pirate de l’air qui aurait dû participer aux attentats du 11 septembre 2001.

La commission l’a déclaré « éligible à un transfert » et a recommandé sa participation à « un programme de réhabilitation » dans un centre destiné à la réintégration des anciens djihadistes en Arabie saoudite.

Cet organe a dit avoir pris en compte « la très mauvaise santé mentale du détenu », le « soutien familial dont il pourrait disposer », et la « qualité » des soins qu’il recevrait dans son pays.

Des mesures de sécurité, notamment une surveillance et des restrictions de voyage, ont également été recommandées.

Mohammed al-Qahtani avait été l’un des premiers prisonniers transférés à Guantanamo en janvier 2002.  

Les tortures qui lui ont été imposées ont été largement documentées. Il avait notamment été soumis à un régime d’isolement prolongé, à des privations de sommeil ou à des humiliations liées à sa religion.

« Nous avons torturé Qahtani », avait reconnu en 2009 Susan Crawford, la juge militaire qui présidait les tribunaux d’exception de Guantanamo.  

Mme Crawford avait affirmé que c’était « pour cette raison » qu’elle ne renvoyait pas ce cas devant la justice d’exception créée pour les détenus de la prison militaire.

Mohammed al-Qahtani était arrivé à l’aéroport d’Orlando, en Floride, le 4 août 2001, mais son comportement avait attiré l’attention d’un agent de l’immigration, qui avait pensé qu’il voulait s’installer illégalement aux États-Unis.

Son entrée lui avait été refusée, et il avait été renvoyé à Dubaï.

L’enquête sur les attentats du 11-Septembre, qui avaient fait près de 3000 morts, avait fini par le rattraper : il avait été capturé en Afghanistan en décembre 2001.

Le mois dernier, les États-Unis ont déjà approuvé la libération de cinq détenus.

Dix autres, dont le cerveau présumé des attentats de 2001, Khalid Sheikh Mohammed, dit « KSM », sont en attente de jugement par une commission militaire.

Le tristement célèbre centre de détention a été ouvert il y a tout juste 20 ans, dans le cadre de « la guerre contre le terrorisme ».