(Washington) Au soir du premier jour du procès de Donald Trump, mardi, démocrates et républicains se sont entendus sur un seul point : la performance de son avocat Bruce Castor n’était pas au niveau.

« Il parlait pour ne rien dire », a déclaré à l’AFP le sénateur républicain John Cornyn. « J’ai entendu beaucoup d’avocats plaider et ce n’était pas l’un des meilleurs », a-t-il encore assené.  

Sa consœur, la sénatrice Lisa Murkowski s’est, elle, dite « atterrée » : « Je ne vois pas où il voulait en venir ».

Bruce Castor, 59 ans, fut longtemps procureur d’un comté de Pennsylvanie, et a rejoint in extremis la défense de l’ancien président après la démission de cinq avocats.  

Mardi, il s’est exprimé en premier pour défendre Donald Trump, mais a multiplié les digressions sur les sénateurs « des gens extraordinaires » qui « suscitent la fierté » de leurs électeurs et les métaphores sibyllines (« les vannes ouvertes », « le pendule politique »…)

À la sortie de l’hémicycle, les démocrates ne se sont pas privés d’ironiser. « Je vais relire la transcription pour voir si je peux trouver un passage cohérent », a notamment lancé le sénateur Richard Blumenthal.

« Les arguments de la défense étaient faibles et alambiqués, c’est le moins qu’on puisse dire », a ajouté l’élu de la Chambre des représentants Adam Schiff sur Twitter, où les internautes se sont aussi déchaînés contre l’avocat, l’un d’eux se demandant s’il avait reçu son diplôme « dans un distributeur de gommes à mâcher ».

À en croire deux sources anonymes citées par CNN, Donald Trump lui-même était à deux doigts de crier en l’écoutant.

Pas déstabilisé par ces critiques, Bruce Castor a déclaré à la presse que « la journée avait été bonne » et qu’il « ne changerait rien » lors des prochaines audiences.

Le Sénat juge Donald Trump pour « incitation à l’insurrection » en lien avec l’assaut meurtrier sur le Capitole le 6 janvier. Le procès semble joué d’avance, une majorité des deux tiers, quasi inatteignable, étant nécessaire pour un verdict de culpabilité.