(Washington) Le président américain Joe Biden a appelé lundi les Américains à ne pas céder à la « panique » face à la forte hausse des contaminations quotidiennes à la COVID-19 dues au variant Omicron, qui se rapprochent d’un record datant de janvier.

« Omicron est une source d’inquiétude mais ne devrait pas être une source de panique », a-t-il dit depuis la Maison-Blanche au début d’une visioconférence avec une vingtaine de gouverneurs et de conseillers sanitaires.

La propagation du variant hautement contagieux, identifié en Afrique du Sud en novembre, n’aura pas le même impact que la première vague de COVID-19 il y a un an ou que le variant Delta cette année, a estimé le président, en raison de la campagne massive de vaccination et du dépistage.

« Parce qu’il y a eu tant de vaccinations et de troisièmes doses, nous ne voyons pas les hospitalisations augmenter autant » qu’avant, a affirmé Joe Biden, alors que 72 % de la population a reçu au moins une injection.

Il a toutefois admis que certains hôpitaux du pays étaient « dépassés, en termes d’équipements et de personnel », par une hausse des hospitalisations, en majorité des personnes non vaccinées qui sont encore nombreuses.

Il a également reconnu les problèmes engendrés par la pénurie de tests face à la ruée des Américains qui souhaitaient passer les fêtes de fin d’année en famille.

« Le fait de voir que c’était aussi dur pour certains d’avoir un test le week-end dernier montre que nous avons encore du travail à faire », a-t-il admis, citant l’augmentation du nombre de sites de test et la prochaine distribution par le gouvernement fédéral de 500 millions de kits.

« Ce n’est clairement pas suffisant. Si nous avions su, nous aurions fait plus fort, plus vite », a ajouté M. Biden.

Vaccin obligatoire à New York

Selon les données compilées par le New York Times lundi, le pays a enregistré 214 499 nouveaux cas la veille, un bond de 83 % sur une moyenne de 14 jours, et se rapproche du record quotidien de 251 232 cas positifs atteint en janvier 2021.

Le nombre moyen quotidien de décès a également légèrement augmenté sur 14 jours (+ 3 %) avec 1328 morts dans le pays le plus endeuillé du monde (plus de 800 000 morts).

Plusieurs États comme le Delaware, Hawaii, le Massachusetts, le New Jersey et l'État de New York, ainsi que le territoire de Porto Rico, ont connu une hausse jamais vue sur une période de sept jours, ajoute le quotidien.

À New York, où les autorités ont constaté une hausse du nombre d’enfants hospitalisés en lien avec la COVID-19, l’obligation de la vaccination pour les employés des entreprises et commerces privés de la ville est entrée en vigueur lundi matin.

PHOTO ANDREW KELLY, REUTERS

Des New-Yorkais font la file pour être testés pour la COVID-19 à Times Square.

« C’est ce qu’on doit faire partout », a affirmé le maire sortant Bill de Blasio sur MSNBC, pour « laisser la COVID-19 derrière nous » en 2022.

Interrogé sur la radio publique NPR, Anthony Fauci, principal conseiller de la Maison-Blanche dans la lutte contre la pandémie, a espéré que la hausse vertigineuse des cas positifs allait atteindre un pic avant de redescendre, comme en Afrique du Sud.

C’est « peut-être dû à la saturation, c’est-à-dire que le variant a atteint toutes les cibles vulnérables » comme les personnes non vaccinées, a-t-il estimé.

Le variant Omicron, plus contagieux que le Delta, semble être moins dangereux pour les personnes ayant reçu au moins deux doses de vaccin, a ajouté Anthony Fauci.

« Nous espérons que cette moindre gravité empêchera une hausse des hospitalisations, mais nous sommes vraiment très inquiets pour les non-vaccinés qui sont vulnérables », a-t-il assuré.

Le scientifique s’est également dit défavorable à une nouvelle campagne vaccinale pour une quatrième dose, estimant que des rappels trop rapprochés ne permettaient pas au système immunitaire de se renforcer contre le coronavirus.

« À l’heure actuelle, faites-vous faire la dose de rappel, ne vous préoccupez pas d’une quatrième dose et peut-être qu’on n’aura jamais à s’en inquiéter », a-t-il dit.