(Washington) Le numéro 2 du Trésor américain a insisté mardi sur l’importance pour les États-Unis de travailler avec leurs alliés pour lutter contre les cyberattaques, au lendemain de la publication d’un rapport de l’administration montrant que les cryptomonnaies affaiblissent les sanctions économiques.

Le secrétaire adjoint au Trésor, Wally Adeyemo, a jugé « essentiel » de lutter contre les cyberattaques, « non seulement » aux États-Unis, mais dans le cadre d’un « effort mondial, car nombre de ces cybercriminels sont domiciliés en dehors du pays ».

« Notre objectif ultime est de nous assurer que les paiements (de rançons) ne tombent pas entre les mains d’acteurs criminels », notamment « de personnes qui ont été sanctionnées par les États-Unis », a-t-il encore souligné lors d’une audition devant la commission bancaire du Sénat.

« La chose la plus importante que les entreprises, notre gouvernement et les particuliers puissent faire est de se concentrer sur l’amélioration de leur cybersécurité », a-t-il ajouté.

Le Trésor a publié lundi un rapport passant en revue les sanctions économiques prises par Washington et jugeant nécessaire de moderniser ce système dont l’efficacité est affaiblie notamment par le développement des cryptomonnaies.

Wally Adeyemo a par ailleurs souligné qu’il était « vrai » que la Chine cherche à « trouver des moyens de contourner notre système financier pour éviter les sanctions ».

« En prenant des mesures à l’unisson avec d’autres pays, nous nous mettons dans une meilleure position pour nous assurer que nous maintenons le système financier basé sur le dollar à l’échelle mondiale, et aussi que nous sommes en mesure de tenir nos adversaires responsables de leurs actions en violation des lois et normes internationales », a-t-il détaillé.

Il a par ailleurs évoqué la situation délicate liée aux sanctions économiques visant les talibans en Afghanistan : « Nous pensons qu’il est essentiel de maintenir nos sanctions contre les talibans, mais, en même temps, de trouver des moyens pour que l’aide humanitaire légitime parvienne au peuple afghan. »

Les sanctions prises par le Trésor visent à empêcher des personnes ou entités étrangères, accusées par exemple de menacer la sécurité américaine ou d’entraver les droits de la personne dans leur propre pays, d’avoir accès au système bancaire et financier américain.

Les États-Unis ont largement accru leur recours aux sanctions économiques depuis les attaques du 11 septembre 2001. Le nombre de sanctions a été décuplé en 20 ans, selon le rapport du Trésor, passant de 912 en 2000 à 9421 en 2021.