(Los Angeles) Un tribunal de Los Angeles a refusé mardi d’établir un lien de causalité entre l’exposition au désherbant Roundup et une forme rare de cancer développée par un jeune enfant exposé à ce produit vedette de la firme Monsanto.

Ezra Clark avait seulement 4 ans en février 2016 lorsqu’il a été diagnostiqué comme souffrant d’un lymphome de Burkitt, une leucémie particulièrement agressive qui peut se diffuser de manière fulgurante à différents organes.

Selon la plainte au civil déposée en son nom par sa mère Destiny Clark, l’enfant a été « directement exposé », à de nombreuses reprises, à du Roundup lorsque cette dernière pulvérisait sur sa propriété l’herbicide fabriqué par Monsanto.

À l’issue du procès, entamé le 13 septembre, le jury a toutefois estimé que le lien de causalité n’avait pas été formellement établi entre le Roundup et la maladie du garçon.

« Le verdict du jury […] est conforme à la fois à l’évaluation des autorités réglementaires compétentes du monde entier et aux preuves scientifiques considérables recueillies depuis quatre décennies », s’est réjoui dans un communiqué le groupe allemand Bayer.  

Depuis le rachat en 2018 de la firme agrochimique Monsanto, Bayer affronte une salve de procédures aux États-Unis liées au Roundup. À tel point que le groupe a annoncé cet été qu’il allait enregistrer une provision supplémentaire d’un montant brut de 4,5 milliards de dollars pour faire face aux conséquences potentielles de poursuites liées au glyphosate, substance active du Roundup, devant les tribunaux américains.

Les avocats de Destiny Clark et son fils ont dit à l’AFP envisager la possibilité de faire appel du jugement.

« C’est un cas très inhabituel. Le jury devait juste dire si oui ou non l’exposition du garçon au Roundup avait provoqué son cancer. Aucune preuve sur la conduite de Monsanto n’a été admise », ont-ils affirmé.

Bayer avait signé en 2020 un large accord de plus de 10 milliards de dollars pour mettre fin à quelque 125 000 plaintes. Mais un juge américain a rejeté en mai dernier une partie de ce plan, qui aurait limité le coût des futures réclamations en recours collectif.

Le Roundup est classé « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une émanation de l’OMS. Bayer réfute de son côté cette caractérisation.