(Washington) Une juge américaine a rejeté lundi les plaintes d’associations de défense des droits civiques visant l’ex-président Donald Trump et des membres de son administration, accusés d’avoir ordonné la dispersion brutale de manifestants pacifiques près de la Maison-Blanche l’été dernier en plein mouvement Black Lives Matter.

La puissante organisation de défense des droits civiques ACLU accusait Donald Trump mais aussi les anciens ministres américains de la Justice et de la Défense, William Barr et Mark Esper, d’avoir ciblé des « personnes noires » qui manifestaient pacifiquement « avec un usage illégal de la force » dans le seul but de libérer le champ de l’église Saint John, bâtiment emblématique situé en face de la Maison-Blanche, pour que le président républicain puisse y être photographié, Bible en main, le 1er juin 2020.

Les images de militants du mouvement Black Lives Matter dispersés par la police à l’aide de gaz au poivre avaient fait le tour de l’internet déclenchant une vive polémique aux États-Unis, secoués à l’époque par des manifestations antiracistes sans précédent provoquées par la mort de l’Afro-Américain George Floyd.

PHOTO KEN CEDENO, ARCHIVES REUTERS

Les manifestants dispersés par la police devant la Maison-Blanche, le 1er juin 2020

La juge fédérale de Washington, Dabney Friedrich, a cependant estimé que les preuves manquaient pour établir une volonté de nuire.

« Les accusations des plaignants quant à un préjudice physique sont trop hypothétiques », a-t-elle écrit dans sa décision.

Elles « ne montrent pas suffisamment d’évènements, de discussions ou de documents faisant état d’un accord ou d’une volonté commune des accusés en vue de porter atteinte aux droits des plaignants sur la base de leur appartenance à un groupe spécifique », a ajouté la juge Dabney Friedrich.

« Cette décision donne au gouvernement fédéral l’autorisation d’utiliser la violence, notamment la violence létale contre des manifestants, tant que les autorités prétendent agir dans le but de protéger de la sécurité nationale », a réagi Scott Michelman, de l’organisation ACLU.

La juge Dabney Friedrich a toutefois laissé aux associations la possibilité de réclamer une indemnisation auprès de la ville de Washington, du District de Columbia, et de la ville d’Arlington.