(Washington) Un élu républicain s’est attiré les foudres de membres de sa propre famille, qui l’accusent d’avoir rejoint l’« armée du diable », en raison de son vote en faveur de la mise en accusation de Donald Trump après l’assaut du Capitole, a rapporté le New York Times.

Adam Kinzinger, qui siège à la Chambre des représentants depuis 2011, a partagé lundi avec le quotidien new-yorkais une lettre adressée par des membres de sa famille, furieux de son vote en faveur de la mise en accusation de l’ancien président républicain pour « incitation à l’insurrection ».

« Eh bien, tu nous causes beaucoup de déception, à nous et à Dieu », lit-on dans la lettre manuscrite reproduite par le New York Times.

« Tu vas à l’encontre de tes principes chrétiens et tu rejoins “l’armée du diable” (les démocrates et les médias fake news) », ajoute l’autrice de la missive.

« Tellement, tellement triste », ponctue-t-elle, soulignant ces trois mots que Donald Trump avait l’habitude de marteler sur Twitter avant d’être banni du réseau social.

Polarisation extrême

La lettre illustre non seulement la polarisation politique à l’œuvre aux États-Unis, mais aussi les divisions profondes au sein du parti républicain, en plein examen de conscience après la fin du mandat de Donald Trump.

Parmi les partisans de ce dernier, beaucoup disent leur colère vis-à-vis des républicains qui rompent les rangs et prennent leurs distances avec le colérique milliardaire.

La lettre rendue publique dit la « honte » de la famille de l’élu, qui se serait fait avoir par les « idéaux socialistes » du parti démocrate, selon l’autrice.

Adam Kinzinger a indiqué au New York Times que la lettre de deux pages avait été écrite par une cousine, Karen Otto, et signée par 11 membres de sa famille.

Je voulais qu’Adam soit ostracisé.

Karen Otto, en entrevue au New York Times

M. Kinzinger, 42 ans, a une famille étendue : son père a 32 cousins germains, précise le New York Times.

Adam Kinzinger a été l’un des dix républicains à voter en faveur de la mise en accusation de Donald Trump à la Chambre des représentants. Au Sénat, 7 républicains ont voté en faveur de sa condamnation.

Beaucoup subissent désormais les conséquences de leurs votes, faisant notamment l’objet de motions de censure de la part des sections locales du parti républicain auxquelles ils sont rattachés, à l’instar de M. Kinzinger (Illinois) et du sénateur Richard Burr (Caroline du Nord).