(San Francisco) Les habitants de la baie de San Francisco doivent désormais rester chez eux et tous les commerces vont fermer à partir de mardi, à l’exception des magasins et institutions essentielles, ont décrété les autorités lundi, dans la foulée des mesures similaires prises dans d’autre métropoles américaines.

« À partir de minuit, San Francisco va demander aux gens de rester à la maison sauf pour les besoins essentiels », a tweeté London Breed, la mairesse de la ville américaine, avant de donner une conférence de presse.

Les supermarchés, épiceries, pharmacies, banques et stations-services vont rester ouverts, tandis que les restaurants pourront continuer à vendre des plats à emporter ou à livrer.  

Les bars, studios de gym et autres commerces non essentiels vont fermer jusqu’au 7 avril. Cette décision avait déjà été prise pour les écoles et les grands rassemblements la semaine dernière.

Des décrets similaires ont été adoptés dans les 5 comtés voisins, tout autour de la baie, y compris la Silicon Valley. Environ 7 millions de personnes sont concernées.

En deux jours, même s’il n’y a pas eu d’interdiction générale au niveau fédéral, plusieurs grandes villes américaines (dont New York, Washington, Chicago et Los Angeles) ont mis en place des mesures drastiques de réduction de leur activité.  

L’État du New Jersey, voisin de New York, a été le premier État américain à annoncer lundi un couvre-feu.  

À San Francisco comme ailleurs, en cas de sortie pour acheter à manger, prendre soin de ses proches ou promener son chien, les habitants doivent rester à environ 2 mètres les uns des autres, et il est interdit d’inviter des personnes chez soi ou de se déplacer sans raison essentielle.

« Nous voulons que les gens se conforment à cette décision de façon volontaire », a indiqué Grant Colfax, directeur des services de santé de San Francisco, avant de préciser que les infractions pourraient être punies, « en dernier recours ».

London Breed a demandé à tous les habitants de ne surtout pas paniquer. « Nous savons que c’est une mesure radicale, mais elle est nécessaire », a-t-elle insisté.

PHOTO KEVIN N. HUME, AP

La mairesse de San Francisco, London Breed

Le nombre de cas confirmés aux États-Unis dépasse désormais les 4200-dont 74 décès.

« Pour être honnête, on ne peut pas attendre que le gouvernement fédéral réagisse. Ils n’ont malheureusement pas reconnu suffisamment vite qu’il s’agissait d’une crise mondiale », a continué la maire, précisant s’être plainte il y a deux semaines auprès du vice-président du manque de tests et d’équipements de protection.