(Bogota) Les États-Unis et la Colombie ont annoncé lundi le lancement d’un nouveau plan conjoint de lutte contre le narcotrafic, via des investissements dans les régions touchées par la violence dont le montant n’a pas été précisé.

L’annonce a été faite au palais présidentiel de Bogota, à l’issue d’une rencontre entre le président colombien Ivan Duque et Robert O’Brien, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Donald Trump.  

Les États-Unis « soutiendront tous les efforts de la Colombie […] pour garantir la sécurité dans le pays, combattre les organisations criminelles, dont certaines sont transnationales » et « ce faisant, nous aiderons à créer les conditions de la croissance économique » des deux pays, a expliqué M. O’Brien lors d’une déclaration commune.  

Ivan Duque a souligné de son côté que le gouvernement américain a « non seulement compris l’importance de […] continuer à lutter efficacement contre le trafic de drogue et le terrorisme » mais également celle de « combiner ces efforts […] avec des investissements de qualité dans des lieux touchés par la violence ».  

L’initiative a été présentée comme un nouveau chapitre du « plan Colombie » d’aides de Washington au pays andin dans la lutte contre la drogue.  

Dans le cadre de cet accord, les États-Unis ont transféré plus de 7 milliards de dollars à la Colombie entre 2000 et 2016.

Le nouveau Plan Colombie « se concentrera sur la lutte contre le trafic de drogue et sur l’investissement dans l’emploi et des projets sur le terrain », a affirmé Adam Boehler, responsable d’une agence du gouvernement américain, la U. S. International Development Finance Corporation, selon une traduction officielle de ses propos.

M. Boehler a également déclaré que des représentants des deux pays se réuniraient dans deux semaines pour annoncer un investissement de « plusieurs milliards de dollars ».

L’annonce de ce nouveau plan intervient alors que la Colombie connaît une spirale de la violence, les Nations Unies ayant répertorié 33 massacres en 2020 dans des territoires victimes de groupes armés, où dominent l’économie souterraine, la pauvreté et « une présence de l’État limitée ».  

Les Nations Unies supervisent la mise en œuvre de l’accord de paix signé en 2016 entre le gouvernement et l’ancienne guérilla marxiste.  

Malgré la diminution de la violence grâce à cet accord, la Colombie reste en proie à un conflit armé entre guérillas, paramilitaires, narcotrafiquants et forces de l’ordre qui en plus de 60 ans a fait neuf millions de victimes.  

Le pays sud-américain est le principal producteur mondial de cocaïne, et les États-Unis le premier pays consommateur.