(Washington) Donald Trump a accusé la cheffe des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi, de «miner la démocratie» dans une lettre au vitriol publié à l’approche de son probable renvoi en procès en destitution.

«En poursuivant cette mise en accusation infondée», «vous déclarez une guerre ouverte contre la démocratie américaine», écrit le président dans un courrier officiel de six pages adressé à Mme Pelosi. «L’histoire vous jugera sévèrement», lui prédit-il.

La Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, doit voter cette semaine, peut-être dès mercredi, sur deux chefs d’accusation retenus en commission contre Donald Trump : «abus de pouvoir» et «entrave à la bonne marche du Congrès».

AP

Le premier chef est «complètement fallacieux, sans valeur et un produit de votre imagination», poursuit le locataire de la Maison-Blanche, qui est accusé d’avoir gelé une aide militaire destinée à Kiev afin de forcer le président ukrainien à annoncer une enquête sur Joe Biden, un de ses potentiels rivaux à la présidentielle de 2020.

Reprenant les grandes lignes de sa défense, Donald Trump assure à nouveau que son échange avec le président Volodymyr Zelensky – l’appel téléphonique estival qui est au cœur de la procédure – était «totalement innocent» et qu’il n’a exercé «aucune pression» sur Kiev.

Quant au deuxième chef d’accusation, il est, selon lui «absurde et dangereux».

«Vous êtes incapable d’accepter le verdict des urnes lors de la grande élection de 2016», accuse encore le milliardaire new-yorkais, en se présentant comme la victime d’«investigations bidon», «de croisades vicieuses» depuis trois ans.

WIKICOMMONS

Une illustration fantaisiste des procès des sorcières de Salem, publiée en 1892.

En référence à un épisode sombre survenu aux États-Unis au 17e siècle, il estime avoir été moins bien traité dans la procédure en destitution «que les accusées dans les procès des sorcières de Salem».  

Pour lui, le vote à la Chambre n’est «rien de plus qu’une tentative de coup d’État illégale et partisane».  

Il peut toutefois compter sur la majorité républicaine au Sénat, qui sera chargé de le juger, pour échapper à la destitution.