(Washington) La Maison-Blanche a demandé à une ancienne proche conseillère de Donald Trump de ne pas coopérer à une enquête parlementaire visant le président américain, a indiqué mardi Jerry Nadler, président de la commission judiciaire de la Chambre des représentants.

Selon un communiqué de l’élu démocrate, Hope Hicks a reçu pour instruction de ne pas obéir à une injonction de la commission réclamant qu’elle fournisse d’ici le 4 juin des documents liés à son travail à la Maison-Blanche.

Membre du cercle rapproché de Donald Trump, elle avait rejoint très tôt son équipe de campagne avant d’être nommée directrice de la communication de la présidence. Elle a créé la surprise en démissionnant en mars 2018.

Annie Donaldson, qui a été chef de cabinet de l’ancien conseiller juridique de la Maison-Blanche Don McGahn, a reçu la même consigne, a ajouté M. Nadler.

Fin mai, Don McGahn a également défié – sur demande de l’exécutif – une convocation du Congrès pour une audition.

AFP

Don McGahn

Donald Trump est soupçonné par la commission parlementaire «d’entrave à la justice» et «d’autres abus de pouvoir» évoqués dans la vaste enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l’ingérence de la Russie dans l’élection de 2016, notamment sur la base des témoignages de ces trois anciens conseillers.

M. Mueller, dont le rapport final a été rendu public en avril, n’a pas recommandé l’inculpation du milliardaire républicain qui est protégé par son immunité présidentielle. Selon lui, seul le Congrès est en mesure de poursuivre un président en exercice.

Plusieurs élus démocrates, dont des candidats à l’investiture pour la présidentielle de 2020, ont réclamé le lancement d’une procédure de destitution visant M. Trump.

«Le président n’a pas de base légale pour empêcher ces témoins d’obéir à nos convocations», a affirmé M. Nadler, dont la commission serait chargée de lancer cette procédure à la Chambre basse du Congrès.

La commission va continuer à réclamer les documents et souhaite toujours entendre Hope Hicks et Annie Donaldson, a-t-il précisé.

Grâce à leur majorité à la Chambre, les démocrates ont distribué plusieurs convocations pour mener leurs enquêtes parlementaires mais les responsables de la Maison-Blanche ou de l’administration, comme le procurur général Bill Barr, refusent d’y obéir.