L'ancien vice-président Joe Biden a vigoureusement critiqué la politique à l'ère de Donald Trump, mardi, alors qu'il tente de fouetter l'ardeur des électeurs démocrates en vue des élections de mi-mandat, dans une semaine.

Joe Biden a commencé sa journée dans le Wisconsin, où il a fait campagne pour la sénatrice démocrate Tammy Baldwin et le candidat Tony Evers, qui souhaite remplacer le gouverneur républicain, Scott Walker.

L'ancien vice-président a évoqué avec regret trois événements survenus la semaine dernière : les 11 personnes tuées samedi lors de l'attentat antisémite le plus meurtrier de l'histoire des États-Unis, les deux Afro-Américains tués par balles dans une épicerie du Kentucky ainsi que la vague de bombes artisanales envoyées à plusieurs détracteurs du président Trump, dont lui-même.

Devant un millier de personnes rassemblées sur le campus de l'Université du Wisconsin, à Madison, M. Biden a soutenu que « les forces de la haine » avaient terrorisé les Américains quant à leurs convictions politiques, la couleur de leur peau ou leur religion. L'ancien vice-président a estimé que le climat actuel donne « de l'espace à la haine pour qu'elle s'enflamme ».

M. Biden devait se rendre en Iowa plus tard mardi pour donner un coup de main à la candidate Abby Finkenauer, qui espère remporter le siège au Congrès, actuellement représenté par les républicains, dans l'est de l'État.

Candidat en 2020  ?

Le retour de l'ex-vice-président en Iowa risque de nourrir les spéculations sur le fait qu'il puisse ou non se présenter à l'investiture démocrate en vue de l'élection présidentielle de 2020.

Bien qu'il ne soit pas censé faire une annonce avant les élections de mi-mandat, certains militants démocrates de l'Iowa estiment que son message pourrait trouver un écho, en particulier dans le contexte actuel, au sein duquel la rhétorique politique est houleuse.

« Si je devais dire ce que je voudrais pour le prochain président, c'est de l'intégrité personnelle, du caractère et une boussole morale », a déclaré Teri Goodman, originaire de Dubuque, dans l'Iowa, et partisane de longue date de M. Biden. « Est-ce que Joe Biden correspond à plusieurs de [ces caractéristiques]  ? À mon avis, oui. »

M. Biden est depuis longtemps un critique acharné du leadership du président Trump. En campagne dans le Nevada ce mois-ci, il déclarait que les valeurs américaines étaient « mises en pièces par un président qui ne se soucie que de lui. »

Après l'attaque de samedi dans une synagogue de Pittsburgh, M. Biden a déclaré que « la haine est en marche en Amérique ».

Donald Trump a lui aussi condamné la fusillade dans la synagogue, la qualifiant « d'attaque infâme et antisémite ». Il s'est engagé à faire « tout ce qui est en [son] pouvoir en tant que président » pour mettre fin à la violence politique. Il s'est rendu à Pittsburgh mardi après-midi, avec son épouse, pour offrir ses condoléances aux proches des victimes.