Le Floridien qui aurait envoyé des engins explosifs à des démocrates bien en vue et à des adversaires du président Donald Trump gardait une liste d'élus et d'autres individus qui auraient pu être ses cibles, a révélé à l'Associated Press un responsable bien au fait de l'enquête.

Cette source a indiqué que les autorités avaient découvert dans le cadre de l'enquête sur Cesar Sayoc de l'équipement de soudure, une imprimante et des timbres similaires à ceux qui ont été utilisés sur les paquets contenant une bombe artisanale.

L'homme de 56 ans, qui a été arrêté la semaine dernière en Floride, aurait assemblé ses engins explosifs dans sa camionnette, selon les autorités.

Ce responsable s'est exprimé sous le couvert de l'anonymat parce qu'il ne pouvait pas discuter publiquement de l'enquête.

Les enquêteurs sont aussi en train de vérifier les publications de M. Sayoc sur les médias sociaux, selon ce responsable.

Ces informations ont été révélées alors que l'individu a fait sa première comparution, lundi, devant la Cour fédérale de Miami, et après qu'une escouade antibombe eut été appelée dans un bureau de poste d'Atlanta relativement à un autre colis suspect envoyé au réseau CNN.

La police fédérale (FBI) a écrit sur Twitter que le colis « était similaire en apparence » à ceux qui auraient été envoyés par M. Sayoc à plusieurs démocrates d'importance, dont l'ancien président Barack Obama et l'ex-secrétaire d'État Hillary Clinton.

Le président de CNN, Jeff Zucker, a indiqué que tous les envois postaux adressés à CNN étaient filtrés depuis la semaine dernière, lorsque les premiers colis piégés ont été découverts. Parmi ceux-ci, il y avait deux paquets contenant apparemment une bombe qui étaient adressés à CNN.

Certains de ces colis avaient comme adresse de retour celle de la représentante Debbie Wasserman Schultz, l'ancienne présidente du Comité national démocrate.

Mme Wasserman Schultz représente un district du sud de la Floride, où l'ancien danseur nu et livreur de pizza vivait dans une camionnette tapissée d'autocollants louangeant Donald Trump et dénigrant les démocrates et le réseau CNN.

Première comparution

Lors de l'audience de lundi, les procureurs fédéraux ont dit qu'ils demanderaient que M. Sayoc soit gardé en prison jusqu'à son procès. Un juge a fixé la prochaine audience à vendredi, pour décider s'il pourra accéder à la liberté sous caution et pour déterminer à quel moment il sera transféré de Miami à New York, où cinq chefs d'accusation ont été déposés.

L'un des avocats de l'homme, Daniel Aaronson, a demandé aux gens de ne pas porter de jugement en fonction des nouvelles rapportées dans les médias.

« En ce moment, nous en savons très, très peu », a-t-il déclaré.

« Nous ne connaissons pas toutes les preuves qu'a le gouvernement. On doit garder en tête qu'il n'a pas été déclaré coupable de quoi que ce soit. »

Cesar Sayoc, qui était menotté aux poignets et aux chevilles, n'a pas beaucoup parlé pendant l'audience, mais il a semblé avoir les larmes aux yeux à un certain moment.

M. Aaronson ne savait pas pourquoi son client semblait ému, mais il a rappelé qu'il faisait face à plusieurs dizaines d'années de prison s'il était reconnu coupable.

Cesar Sayoc est passible de plus de 50 ans de prison s'il est déclaré coupable de tous les chefs d'accusation qui pèsent contre lui.